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Une centrale nucléaire flottante débute son périple dans l'Arctique

L'Akademik Lomonossov entame son voyage de 5000 kilomètres. [AFP - Pavel Lvov]
L'Akademik Lomonossov entame son voyage de 5000 kilomètres. - [AFP - Pavel Lvov]
La première centrale nucléaire flottante du monde entame vendredi un voyage de 5000 kilomètres à travers l'Arctique. Conçue par la Russie, l'embarcation a quitté Mourmansk (Grand Nord russe) et se dirige vers Pevek, petite ville de Sibérie orientale.

L'Akademik Lomonossov, c'est le nom de cette centrale un peu particulière, est destiné à alimenter le développement de la production d'hydrocarbures dans des zones excessivement isolées.

De Mourmansk à Pevek, la centrale flottante va parcourir 5000 kilomètres. [Google Maps]
De Mourmansk à Pevek, la centrale flottante va parcourir 5000 kilomètres. [Google Maps]

Le voyage devrait durer entre quatre et six semaines, en fonction de la météo et de la quantité de glace sur la route. Le parcours de l'embarcation peut être suivi en direct.

Plateformes pétrolières

Bloc de 21'000 tonnes sans moteur, l'Akademik Lomonossov sera tracté par plusieurs navires. La barge embarque un équipage de 69 personnes. Alors qu'elle arborait encore des couleurs marron et jaune en 2018, elle a été repeinte aux couleurs de la Russie.

>> Les images de l'Akademik Lomonossov tournées en mai 2018 :

La centrale nucléaire russe flottante entame son périple
La centrale nucléaire flottante entame son périple / L'actu en vidéo / 52 sec. / le 23 août 2019

A Pevek, l'Akademik Lomonossov sera raccordé au réseau électrique local et devrait être opérationnel d'ici la fin de l'année. Bien que la population de cette ville ne dépasse pas 5000 habitants, la centrale couvre la consommation de 100'000 personnes et servira surtout à alimenter les plateformes pétrolières.

gma avec l'afp

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Les ONG s'insurgent

Les associations environnementales dénoncent le projet russe depuis des années. Elles alertent sur les dangers d'un "Tchernobyl sur glace" ou d'un "Titanic nucléaire", alors qu'une explosion en août sur une base d'essais de missiles dans le Grand Nord a fait brièvement bondir la radioactivité dans la zone.

"Toute centrale nucléaire produit des déchets radioactifs et peut avoir un accident mais l'Akademik Lomonossov est en plus vulnérable aux tempêtes", estime Rachid Alimov, du département de l'énergie de Greenpeace Russie.

D'autant que dans l'Arctique, la météo est extrême et imprévisible. "La barge est tractée par d'autres navires donc en cas de grosse tempête, il peut y avoir des collisions. Tout incident aurait de graves conséquences sur l'environnement fragile de l'Arctique, sans oublier qu'il n'y a pas d'infrastructures de nettoyage nucléaire là-bas", ajoute l'activiste.

Deux réacteurs

L'Akademik Lomonossov comporte deux réacteurs d'une capacité de 35 megawatts (MW) chacun. Les réacteurs d'une centrale classique ont une capacité bien supérieure, avec plus de 1000 MW.