L'attitude du président brésilien climato-sceptique face aux incendies en Amazonie a conduit la France et l'Irlande à menacer de bloquer l'accord commercial entre l'UE et le Mercosur. Paris et Dublin doutent en effet de la sincérité de Jair Bolsonaro à respecter les engagements environnementaux inscrits dans ce traité.
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L'Elysée a estimé que "le président Bolsonaro a décidé de ne pas respecter ses engagements climatiques ni de s'engager en matière de biodiversité". "Dans ces conditions, la France s'oppose à l'accord Mercosur en l'état", poursuit la présidence française.
Le président brésilien a accusé en retour son homologue français de vouloir "instrumentaliser" le sujet "pour des gains politiques personnels".
Des discussions en cours pour des "mesures concrètes" du G7
La chancelière Angela Merkel ainsi que le Canadien Justin Trudeau ont également jugé impératif de parler de ces incendies massifs pendant le sommet du G7, qui s'ouvre samedi à Biarritz.
Des discussions sont en cours entre conseillers diplomatiques pour que des "initiatives concrètes" soient prises lors du sommet, a indiqué vendredi à Reuters une source diplomatique française.
Boris Johnson qualifie ces feux de "crise internationale"
Les feux de forêt en Amazonie constituent une "crise internationale", a estimé vendredi sur Twitter le Premier ministre britannique Boris Johnson.
"Les feux de forêt qui ravagent la forêt amazonienne ne sont pas seulement bouleversants, il s'agit également d'une crise internationale", a tweeté Boris Johnson, ajoutant que son pays est "prêt à fournir toute l'aide nécessaire pour les maîtriser et contribuer à protéger l'une des grandes merveilles de la planète".
La Suisse exprime une "grande inquiétude"
La Suisse accueille de son côté "avec grande inquiétude" les informations concernant les incendies en Amazonie. Elle compte s'en entretenir avec les différents pays concernés, a indiqué vendredi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Antoine Schaub avec agences
Le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré vendredi étudier l'envoi de l'armée pour lutter contre les incendies incontrôlés qui sévissent en Amazonie. Le président pourrait prendre par décret dans la matinée cette décision.
Manifestations en Suisse et dans le monde
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi à Londres mais aussi à Barcelone, Amsterdam ou Dublin pour appeler à sauver l'Amazonie, répondant à un appel à la mobilisation à travers le monde pour le poumon "en feu" de la planète.
Les incendies en Amazonie ont également conduit à des manifestations devant les représentations du Brésil en Suisse. Une centaine de personnes ont ainsi protesté devant le consulat du Brésil à Genève contre la politique du président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Environ 300 manifestants à Zurich
D'autres rassemblements ont été organisés à Zurich, Berne, Bâle et Lausanne. Une bonne centaine de personnes se sont retrouvées sur la Place Saint-François dans cette dernière ville. A Zurich, elles ont été environ 300 à marcher vers le consulat du Brésil. A Berne, une centaine de personnes se sont rendues devant l'ambassade. Enfin, environ 50 personnes sont descendues dans la rue à Bâle.