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Plus de 78'000 incendies au Brésil depuis le début de l'année, un record

Amazonie: décryptage des informations qui circulent sur les incendies au Brésil.
Amazonie: décryptage des informations qui circulent sur les incendies au Brésil. / 19h30 / 1 min. / le 24 août 2019
Selon l'Institut national brésilien de recherche spatiale, 1663 nouveaux feux se sont déclarés entre jeudi et vendredi en Amazonie. Depuis janvier, 78'383 incendies ont été décomptés, soit un record depuis 2013.

Des milliers d'hommes ont été mobilisés au Brésil pour lutter contre les centaines de nouveaux incendies de forêt qui font rage à travers le pays, les plus dévastateurs en Amazonie de ces dernières années, alors que la pression internationale s'est accrue samedi pour pousser le président brésilien Jair Bolsonaro à agir.

Une équipe de l'AFP, qui a survolé vendredi l'Etat de Rondonia, a constaté la présence de multiples foyers. Les habitants de Porto Velho, une ville de 500'000 habitants située près de la frontière avec la Bolivie, ont fait part samedi de leurs craintes concernant le nuage de fumée qui surplombe la cité.

Entassements d'herbes en cause

En Amazonie, quand une forêt est défrichée, les troncs sont emportés mais le reste de la végétation est brûlé sur place pendant la saison sèche, qui dure de juillet à novembre. Pour les terres agricoles, ou des prairies, la végétation et les mauvaises herbes sont également entassées en attendant la saison sèche. C'est ce qui brûle en ce moment, expliquent des experts.

Les dernières données officielles indiquent que 78'383 incendies ont été enregistrés au Brésil depuis janvier, un record depuis 2013. Plus de la moitié d'entre eux sont situés en Amazonie, où vivent plus de 20 millions de personnes. Selon l'Institut national brésilien de recherche spatiale, entre jeudi et vendredi, 1663 nouveaux feux ont été décomptés.

>> Ecouter le sujet de Forum consacré à la pression mondiale sur Jair Bolsonaro :

Flots de fumée émanant d'un feu dans l'Etat d'Amazonas au Brésil. [Reuters - Ueslei Marcelino]Reuters - Ueslei Marcelino
Le monde en colère contre le président brésilien face aux incendies en Amazonie / Forum / 3 min. / le 23 août 2019

Six Etats ont déjà appelé l'armée

Ces nouveaux chiffres ont été rendus publics au lendemain de l'annonce du déploiement de l'armée par le président brésilien Jair Bolsonaro. A partir de samedi et pour une durée d'un mois, les gouverneurs des Etats concernés sont autorisés à recourir aux militaires pour lutter contre les flammes.

Jusqu'à présent, six Etat, dont celui de Rondonia, ont fait appel à l'armée. Quelque 44'000 soldats sont basés en Amazonie et disponibles pour combattre les incendies, a annoncé un officier. Des pompiers et des moyens aériens étaient également déployés.

"Toute aide concernant les incendies est la bienvenue", a déclaré de son côté le ministre de la Défense brésilien Fernando Azevedo e Silva samedi.

Accord avec le Mercosur remis en cause

Cette crise environnementale est telle qu'elle menace de torpiller l'accord commercial entre l'UE et le Mercosur (Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et Paraguay) signé fin juin après des années de tractations. 

"Il est difficile d'imaginer un processus de ratification harmonieux par les pays européens tant que le gouvernement brésilien permettra la destruction du poumon vert de la Terre", a prévenu samedi le président du Conseil européen Donald Tusk, peu avant l'ouverture du G7.

>> Lire à ce sujet : Les feux en Amazonie, l'invité de dernière minute du sommet du G7 à Biarritz

Emmanuel Macron, lui, a accusé vendredi Jair Bolsonaro d'avoir "menti" sur ses engagements en faveur de l'environnement et a annoncé que dans ces conditions, la France s'opposerait au traité UE-Mercosur. L'Irlande partage la position de la France, mais pas l'Allemagne, l'Espage et le Royaume-Uni, qui se sont distancés de Paris et Dubin.

"Les incendies de forêt existent dans le monde entier et cela ne peut pas servir de prétexte à d'éventuelles sanctions internationales", a répliqué de son côté le chef de l'Etat brésilien dans une brève allocution télévisée vendredi soir.

afp/Vincent Cherpillod

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