Les élus doivent se prononcer sur le texte d'environ 2000 pages,
visant à fournir une couverture maladie à des millions d'Américains
qui sont dépourvus. La Chambre des représentants pourrait voter dès
samedi sur ce texte, si les républicains qui s'opposent à ce plan
ne tentent pas de retarder le vote peut-être jusqu'au début de la
semaine prochaine.
Une poignée de démocrates susceptibles de voter "non" faisaient
l'objet de toutes les attentions depuis vendredi. Certains veulent
interdire le financement des avortements par des fonds publics et
des élus hispaniques cherchent à avoir l'assurance que le projet de
loi n'empêchera pas les immigrants en situation illégale de se
doter d'une couverture maladie.
Vaincre les hésitations
La venue de Barack Obama au Congrès samedi a donc été la
bienvenue pour tenter de convaincre les derniers élus hésitants. Le
président a fait une brève apparition auprès des démocrates réunis
à huis clos. Il a encouragé ses troupes dans un discours d'environ
30 minutes, est reparti sans faire de déclaration, puis s'est
exprimé depuis la Maison Blanche. Lors de cette courte allocution,
il a indiqué avoir lancé aux élus que "des occasions comme
celles-ci se présentent peut-être une fois à chaque
génération".
La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, a
besoin de 218 voix sur 435 pour faire adopter le texte. Elle
dispose dans son groupe de 258 démocrates, et ne peut se permettre
que 40 défections.
Du côté républicain, aucun vote en faveur de la réforme n'était
attendu. Jeudi, l'opposition a rassemblé plusieurs milliers de
personnes devant le Capitole aux cris de "Tuez le projet de loi"
("Kill Bill"). Le chef de la minorité républicaine John Boehner, a
déclaré vendredi à la presse que "pour le bien de nos familles et
de nos petites entreprises, ce projet de loi tueur d'emplois doit
être rejeté".
Après la Chambre, le Sénat où un projet de loi similaire est à
l'étude, devra se prononcer sur la réforme du président.
afp/cab
Un projet à 900 milliards de dollars
Le plan, d'un coût net de près de 900 milliards de dollars sur 10 ans (2010-2019), permettrait à 36 millions d'Américains qui n'en ont pas de s'offrir une couverture santé.
Au total, 96% d'Américains seraient couverts dans le cadre du plan démocrate, qui cherche à faire baisser les coûts de la santé.
Le plan prévoit la création d'un système d'assurance maladie géré par le gouvernement qui doit être mis en concurrence avec les compagnies privées.
Les Etats-Unis sont le seul pays industrialisé qui n'assure pas à ses citoyens une couverture maladie.
En outre, Washington dépense plus pour la santé, par personne et en part du PIB, que tout autre pays industrialisé, selon l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).