Des milliers de Hongkongais ont à nouveau défilé dimanche dans le calme, sous une pluie battante, aux alentours du quartier de Tsuen Wan. Des protestataires radicaux ont également érigé une barricade et lancé des pavés et des cocktails Molotov en direction des policiers.
A la tombée de la nuit dimanche, un groupe d'officiers de police s'est retrouvé coincé par des manifestants armés notamment de briques qui les menaçaient, a expliqué la police lundi dans un communiqué.
Un policier est tombé au sol sous une pluie de coups, incitant six de ses collègues à dégainer leurs armes de poing et à "tirer un coup de semonce en l'air", a précisé la police. C'est la première fois qu'une balle réelle est tirée depuis le début de crise.
Canons à eau davantage utilisés
Après avoir tiré des gaz lacrymogènes, la police antiémeute a utilisé des canons à eau contre les manifestants. Un signe d'escalade, car les forces de l'ordre avaient jusqu'ici affirmé ne vouloir utiliser cette technique de dispersion qu'en cas de "perturbation à grande échelle de l'ordre public". Afin de justifier l'usage des canons à eau, la police a pointé des manifestants "extrêmement violents".
Courants en Occident, ils constituent une nouveauté à Hong Kong, où ils n'avaient jusqu'ici pas été employés contre des manifestants. La population est, de ce fait, très sensible à leur utilisation.
Dix personnes hospitalisées
Samedi, les forces de l'ordre ont chargé des manifestants pro-démocratie radicaux qui avaient érigé une barricade dans l'est de Hong Kong. Ces échauffourées ont marqué la fin d'une accalmie relative des violences durant 10 jours. La police a tiré des gaz lacrymogènes et frappé des protestataires qui avaient jeté des pierres et des bouteilles. Une quinzaine de policiers ont été blessés.
La police a déclaré lundi avoir arrêté 36 personnes, dont la plus jeune est âgée de 12 ans, suite aux heurts. Elle a procédé à plus de 700 arrestations depuis le début des manifestations en juin.
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agences/vic
Le métro accusé de trahison
Le métro hongkongais affronte actuellement les reproches du public. Dimanche, certaines stations du quartier de Tsuen Wan, proches du site de la principale manifestation, ont été fermées à titre préventif. C'est le deuxième jour consécutif qu'une mesure de ce type est prise pour limiter les déplacements des protestataires, après la fermeture, samedi, des stations des environs de Kwun Tong.
Selon les militants pro-démocratie, l'entreprise gestionnaire aurait cédé aux critiques des médias officiels chinois, ces derniers l'ayant accusée d'être au service des déplacements des manifestants.
Si elle n'a légalement pas le droit d'intervenir directement à Hong Kong, la Chine a eu recours à tout un éventail de méthodes, allant de l'intimidation à la propagande, en passant par la pression économique, pour tenter de contenir la contestation.