"Il y a dorénavant moins de cinquante jours pour fixer le cours
des cinquante prochaines années et plus", a déclaré Gordon Brown en
référence au sommet qui doit se tenir du 7 au 18 décembre à
Copenhague. La conférence est destinée à établir un nouveau traité
international sur le climat pour remplacer le Protocole de Kyoto
qui expire en 2012.
"Avant qu'il ne soit trop tard"
"Si nous n'aboutissons pas à un accord à ce moment-là, n'ayons
aucun doute: une fois que les dégâts d'une croissance non contrôlée
d'émissions seront infligés à la planète, aucun accord
international rétrospectif, dans un quelconque avenir, ne pourra
défaire ce choix. Il sera alors irrémédiablement trop tard", a
ajouté Gordon Brown aux représentants de 17 pays comptant parmi les
plus importants émetteurs de gaz à effet de serre de la
planète.
Pas de retour en arrière possible
Il n'y a pas de plan
B pour la planète
Gordon
Brown
"Nous ne devrions donc jamais nous
permettre de perdre de vue la catastrophe à laquelle nous ferons
face si les tendances actuelles du réchauffement se poursuivent...
C'est le moment. Il est temps d'agir. Il n'y a pas de plan B pour
la planète", a asséné le dirigeant britannique, soulignant les
conséquences "non seulement humanitaires et écologiques mais
également économiques" du réchauffement.
"Nous ne pouvons nous permettre un échec. Si nous échouons, nous
paierons le prix fort", a-t-il averti. "Si nous agissons
maintenant, si nous agissons ensemble, si nous agissons avec
sagacité et détermination, un succès à Copenhague est encore
possible. Mais si nous échouons, la Terre elle-même sera en
danger", a-t-il ajouté.
Dimanche sur la BBC, le ministre britannique à l'Energie et au
Réchauffement climatique (DECC), Ed Miliband, avait souligné que
les 17 pays représentaient "environ 90% des émissions mondiales (de
CO2)". "Donc, si nous pouvons trouver un chemin pour avancer, et
pour réduire certaines différences entre les (17) pays qui
détiennent la part du lion de ce problème, alors cela pourrait
faciliter les discussions des Nations unies", avait-il estimé.
Cinquième réunion du MEF
C'est la cinquième fois que les membres du MEF se réunissent
depuis sa création. Le Forum réunit notamment le Royaume-Uni, la
France, l'Italie, l'Inde, l'Allemagne, le Japon, les Etats-Unis, la
Russie et le Brésil. Plusieurs pays ont également été invités,
comme le Lesotho, les Maldives, le Bangladesh, le Costa Rica,
l'Ethiopie et l'Algérie. Le Forum est la dernière conférence
internationale sur le climat à avoir lieu avant une ultime session
de négociations prévue du 2 au 7 novembre à Barcelone (Espagne),
préalable au sommet de Copenhague.
afp/mej
Le monde du silence souffre du bruit
Egalement appelée "empreinte acoustique" de l'homme sur l'environnement, la question du bruit était l'un des thèmes centraux du 18e Congrès biennal international sur la biologie des mammifères marins, qui se tenait la semaine dernière dans la capitale québécoise.
Frayant à des profondeurs si grandes que la lumière est absente, les mammifères marins se servent de l'ouïe comme les humains de la vue. Pour communiquer, se faire la cour, s'avertir d'un danger, scruter les fonds ou chasser en groupe, ces animaux produisent et entendent quantité de sons.
Or, des études montrent qu'"à cause de niveaux élevés de bruits, des endroits ont été désertés" par les rois des mers, a assuré Yvan Simard, spécialiste en acoustique marine à l'Institut des sciences de la mer de Rimouski (Est du Canada).
"Leur habitat acoustique est de plus en plus envahi par l'activité humaine", a confirmé Robert Michaud, biologiste canadien et co-président du congrès.
Première source de nuisance: le trafic commercial, qui émet des basses fréquences détectables par les baleines bleues. "Près des côtes, la marine marchande a triplé le niveau de bruit ambiant", souligne-t-il.
Plus localisées, mais tout aussi redoutables: les excursions touristiques en petits bateaux.
Également en cause, les navires d'exploration pétrolière, qui sondent les couches sédimentaires à coup d'ondes sismiques, ainsi que les sonars utilisés par certains bâtiments militaires.
Face à ce phénomène, l'Organisation maritime internationale de l'ONU propose de réduire de moitié d'ici 10 ans la quantité de bruits introduits par la navigation. Les chercheurs suggèrent entre autres de remplacer les vieux "rafiots" par des navires modernes plus silencieux. Ce qui permettrait, en plus, de réduire les émissions de gaz à effet de serre.