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Les avocats de de Villepin plaident la relaxe

Mardi, le procureur de la République a requis 18 mois avec sursis contre de Villepin.
Mardi, le procureur de la République a requis 18 mois avec sursis contre de Villepin.
Les quatre défenseurs de l'ancen Premier ministre Dominique de Villepin ont, sans surprise, plaidé sa relaxe mercredi au procès Clearstream. Devant le tribunal correctionnel de Paris, ils ont affirmé qu'il "n'y avait aucun élément" à charge. Le procès se poursuit jeudi.

Le procureur de la République avait requis la veille 18 mois
d'emprisonnement avec sursis et 45'000 euros d'amende contre
l'ancien Premier ministre, soupçonné d'avoir fait preuve d'une
"abstention volontaire" dans l'affaire Clearstream en la laissant
se développer.

"Aucun élément"

Me Olivier d'Antin a demandé "en toute confiance la relaxe".
"C'est peu de dire que le décalage est grand entre les enjeux
judiciaires et la faiblesse des charges contre celui qui est censé
être un trophée", a-t-il plaidé. Me Olivier Metzner a rappelé qu'il
"n'y avait aucun élément" susceptible de faire condamner son
client. Il a ensuite démonté la plaidoirie de Me Thierry Herzog,
l'avocat de Nicolas Sarkozy qu'il estime être l'"avocat du parquet
et de Michèle Alliot-Marie".



"Thierry Herzog a eu besoin de quatre heures pour convaincre
personne, même pas lui-même", a-t-il ironisé. Selon le défenseur de
l'ancien Premier ministre, "on construit un semblant de vérité, on
tronque la vérité". Me Herzog a dit "ne pas avoir bien entendu" la
plaidoirie de Me Metzner devant la presse.

Nouvelle pique contre Sarkozy

L'avocat de Dominique de Villepin, Me Henri Leclerc, qui a dit
"bien connaître le procureur Jean-Claude Marin", s'est étonné des
réquisitions et a sous-entendu qu'il avait dû se soumettre à sa
hiérarchie. Selon lui, "Nicolas Sarkozy traite directement cette
affaire". En reprenant ce qui avait déjà été dit tout au long de la
journée, l'avocat a conclu en parlant d'"acquitter" l'ancien
Premier ministre. Me Luc Brossolet avait été le premier des avocats
de Dominique de Villepin à plaider mercredi matin. Il s'est évertué
à charger le général Philippe Rondot, "un drôle de témoin" qui
"ment pour couvrir mais qui ment".



Pour la défense de l'ancien Premier ministre, il y a de la
"schizophrénie judiciaire" lorsqu'on renvoie devant le tribunal une
personne sur des "paroles de Jean-Louis Gergorin, d'Imad Lahoud et
du général Rondot". "L'accusation n'est donc pas très sérieuse",
"tout le monde sait que Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud
mentent... sauf quand ils mettent Dominique de Villepin en cause",
a asséné Me Brossolet. "L'instruction n'a pas été digne", s'est
encore plaint l'avocat pour qui "une dénonciation calomnieuse
repose sur des certitudes".



Le procès se poursuit jeudi avec les plaidoiries des défenseurs
d'Imad Lahoud et de Denis Robert, puis celles des avocats de
Jean-Louis Gergorin vendredi.



afp/mej

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Les autres accusés

Le ministère public a requis mardi 36 mois d'emprisonnement dont 18 avec sursis et 45'000 euros d'amende contre l'ancien vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin, soupçonné d'avoir été le "corbeau" qui a transmis les faux fichiers Clearstream à la justice.

Par ailleurs, 18 mois de prison ferme ont été demandés à l'encontre d'Imad Lahoud: 24 mois d'emprisonnement dont six avec sursis assortis d'une mise à l'épreuve ainsi que 45'000 euros d'amende ont été demandés contre l'informaticien, soupçonné d'avoir falsifié les listings Clearstream en y ajoutant les noms de nombreuses personnalités, notamment politiques.