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Les USA demandent l'extradition de Roman Polanski

Le réalisateur franco-polonais a décidé de briser le silence dans lequel il s'était enfermé depuis son arrestation à Zurich.
Roman Polanski devra retourner s'expliquer aux Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont formellement demandé jeudi soir à la Suisse l'extradition de Roman Polanski. Le cinéaste, poursuivi en Californie pour une affaire d'abus sexuels sur une mineure en 1977, est en détention à Winterthour (ZH) depuis le 26 septembre après avoir été arrêté à Zurich.

C'est l'ambassade des Etats-Unis à Berne qui a adressé la
demande formelle d'extradition à l'Office fédéral de la justice
(OFJ), respectant ainsi le délai de 40 jours. L'OFJ a indiqué
vendredi matin qu'il allait maintenant transmettre la demande
d'extradition aux autorités zurichoises qui la notifieront à Roman
Polanski.



Celui-ci pourra alors faire valoir ses observations à l'OFJ qui
décidera s'il convient ou non de procéder à son extradition. Une
décision que le cinéaste pourra encore contester dans les 30 jours
auprès du Tribunal pénal fédéral et, en dernière instance, auprès
du Tribunal fédéral.

Vers un refus de Polanski

Selon les déclarations faites à l'AFP par l'avocat français de
Roman Polanski Hervé Temime, le cinéaste "n'acceptera pas la
demande d'extradition des Etats-Unis". Le juriste s'est refusé à
tout autre commentaire, de même que l'avocat zurichois Lorenz
Erni.



Un autre avocat, le français Georges Kiejman, a pourtant laissé
entendre mercredi sur Europe 1 que Roman Polanski pourrait choisir
d'aller aux Etats-Unis pour s'expliquer. Les arguments en sa faveur
"ne sont pas inexistants", selon lui.

Libération refusée

Arrêté alors qu'il se rendait au Festival du film de Zurich pour
y recevoir un prix, Roman Polanski a vu sa demande de remise en
liberté être rejetée mardi par le Tribunal pénal fédéral (TPF) en
raison d'un risque de fuite "élevé". Une décision contre laquelle
Hervé Temime a dit vouloir recourir.



Assurant qu'une liberté provisoire est exceptionnelle dans les cas
d'extradition, le TPF a fait également valoir que les "moyens"
financiers de Roman Polanski lui permettent facilement de s'offrir
un "avion privé ou un hélicoptère" pour fuir la Confédération "en
quelques heures".



La demande d'extradition se fonde sur un mandat d'arrêt décerné
par la Cour supérieure de l'Etat de Californie le 1er février 1978.
Le cinéaste, aujourd'hui âgé de 76 ans, ne s'était alors pas
présenté devant le juge pour une affaire d'abus sexuels sur mineure
et avait fui les Etats-Unis. Depuis, il n'y avait jamais remis les
pieds. La victime a elle entre-temps retiré sa plainte.



ats/cab

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Polanski risque deux ans de prison

Roman Polanski risque au maximum deux ans de prison si la Suisse l'extrade vers les Etats-Unis, «selon la loi américaine en vigueur», a affirmé vendredi le porte-parole du ministère suisse de la Justice, Folco Galli.

«Dans le cadre de la procédure américaine, il s'est déclaré coupable d'avoir eu des relation sexuelles avec une mineure», a-t-il expliqué sur Europe-1. «Il est recherché par les autorités américaines afin que la cour puisse prononcer la peine pour ce délit.»

Or, a ajouté le porte-parole de l'Office fédéral de la justice (OFJ), «selon la loi américaine en vigueur, la peine maximale pour ce délit en question est de deux ans de prison».

«Une personne qui est extradée peut être seulement poursuivie pour les délits pour lesquels on a autorisé l'extradition», a-t-il affirmé.