Sur le site officiel petition.parliament.uk, une pétition contre la décision, qualifiée par les opposants de "coup d'Etat", dépassait jeudi matin les 1,1 million de signatures. Au Royaume-Uni, toute pétition atteignant 100'000 signatures peut déclencher l'ouverture d'un débat parlementaire.
Des milliers de personnes ont manifesté mercredi soir à Londres, Manchester, Edimbourg et d'autres grandes villes. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le Parlement en scandant "Arrêtez le coup d'Etat" et en brandissant le drapeau européen, puis à Downing Street où est installé le Premier ministre.
Si le Parlement britannique est habituellement suspendu en septembre en raison des congrès annuels des partis, l'extension de cette suspension jusqu'au 14 octobre a été qualifiée de "scandale constitutionnel" par le président de la Chambre basse, John Bercow.
Recours en justice déposés
"C'est un scandale et une menace pour notre démocratie", a aussi réagi Jeremy Corbyn, le chef du Labour, principal parti d'opposition. Dans les rangs conservateurs modérés, la suspension a aussi été dénoncée. L'ex-ministre des Finances Philip Hammond, opposé à un "no deal", l'a qualifiée de "scandale constitutionnel".
Pour le quotidien The Times, la suspension "pousse la Grande-Bretagne au bord de la crise constitutionnelle", tandis que The Guardian prédisait un "clash parlementaire historique" alors que des députés hostiles au Brexit cherchent un moyen de contrer la décision du Premier ministre.
ats/pym
La patronne des conservateurs écossais jette l'éponge
Ruth Davidson, la populaire cheffe du parti conservateur écossais, a annoncé jeudi sa démission, un coup dur pour Boris Johnson .
Dans sa lettre de démission, Ruth Davidson a évoqué "le conflit" qu'elle a "ressenti sur le Brexit". La quadragénaire, favorable au maintien du Royaume-Uni dans l'UE et dont la personnalité charismatique a redonné un nouveau souffle au Parti conservateur en Ecosse, a également justifié sa décision par des raisons familiales.