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Obama veut laisser tomber le retour sur la Lune

Il y a 40 ans, on marchait pour la première fois sur la Lune.
Les Américains ne sont pas prêts à remarcher sur la Lune, comme ils l'avaient fait le 20 juillet 1969.
Le président Barack Obama va proposer dans son projet de budget 2011, qu'il doit soumettre lundi au Congrès, d'abandonner le programme de retour des astronautes américains sur la Lune, rapportent jeudi deux quotidiens, citant des responsables de l'administration et de la Nasa.

La Maison Blanche va demander à l'agence spatiale de privilégier
d'autres axes d'activité, dont le développement du secteur privé
pour assurer des services d'acheminement d'astronautes et de fret
jusqu'à la Station spatiale internationale (ISS), selon le Florida
Today et l'Orlando Sentinel, dont la région abrite le Centre
spatial Kennedy d'où sont lancées les fusées américaines.

Six milliards de plus pour la Nasa?

Pour ce faire, le président va proposer d'augmenter le budget de
la Nasa de près de six milliards de dollars sur cinq ans. En 2010,
l'enveloppe budgétaire de la Nasa atteint quelque 18 milliards de
dollars. Il est assez clair que cette rallonge est très
insuffisante pour financer dans le même temps la poursuite de
Constellation qui prévoit le retour des Américains sur la Lune
d'ici 2020. Le programme avait été lancé en 2004 par l'ancien
président George W. Bush après l'explosion de la navette Columbia
en 2003.



L'approche de l'administration Obama viserait tout d'abord, selon
ces mêmes sources, à réduire la dépendance aux vaisseaux russes
Soyouz pour transporter les astronautes américains dans l'ISS après
la mise à la retraite des trois navettes de la flotte, en principe
en septembre 2010. Cinq vols sont encore prévus, tous vers
l'avant-poste orbital, le prochain devant avoir lieu le 7
février.

Sur les traces d'Apollo

L'option de maintenir le service de la navette jusqu'en 2015
n'est pas non plus exclue, selon ces mêmes responsables. M. Obama
cherche à faire retrouver à la NASA son rôle "de moteur de
l'innovation", comme lors du programme Apollo dans les années 1960,
afin de participer au développement d'une industrie privée de
lancement sur orbite basse de vaisseaux habités.



Ce rôle accru du secteur commercial devrait aussi générer des
technologies qui permettront à des astronautes américains
d'entreprendre des missions d'exploration au-delà de l'orbite
terrestre, mais probablement pas avant le début des années
2020.



"Ceci n'est que la première étape, le Congrès va en débattre
longuement avant qu'une décision finale ne soit prise", a observé
Edmund Memi, un porte-parole de Boeing, principal sous-traitant de
la Nasa pour l'intégration des éléments formant l'ISS. Mais, a-t-il
ajouté, "nous ne savons pas encore" en détails ce que la Maison
Blanche propose.



afp, cht

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Budget insuffisant pour Constellation

Le programme Constellation, lancé en 2004 par l'administration Bush, prévoit un retour des Américains sur la Lune à l'horizon 2020 et, au-delà, des vols habités vers Mars.

Mais l'administration Bush n'a pas consacré un budget suffisant pour vraiment développer ce programme, selon une des conclusions de la commission Augustine, formée d'experts indépendants et créée par Barack Obama.

Elle a rendu son rapport à la fin de 2009 en offrant un menu de plusieurs options pour le futur des vols spatiaux habités.

Le programme Constellation prévoit deux lanceurs Ares 1 et Ares V, ainsi qu'une capsule rappelant celle du programme Apollo.

La Nasa consacre environ dix milliards de dollars, sur les 18 milliards de son budget annuel, à ses programmes de vols habités, à savoir actuellement la navette et le développement de Ares 1 et de Orion.

La fusée Ares 1, dont un prototype a été testé avec succès en 2009, est destinée à mettre sur orbite Orion, tandis que Ares V est prévue pour lancer des équipements plus lourds.