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Mahmoud Abbas ne se représentera pas

Mahmoud Abbas se dit découragé par l'impasse avec les Israéliens.
Mahmoud Abbas se dit découragé par l'impasse avec les Israéliens.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a confirmé jeudi soir qu'il n'avait pas l'intention de briguer un nouveau mandat lors de l'élection présidentielle programmée pour janvier. Il a ajouté que sa position n'était pas sujette à débat.

"J'ai indiqué à nos frères de l'OLP (Organisation de libération
de la Palestine) que je n'avais aucune envie de me présenter à la
prochaine élection", a dit le dirigeant palestinien à Ramallah. Il
s'exprimait lors d'un discours diffusé en direct du siège de
l'Autorité palestinienne. Le comité exécutif "lui a déclaré qu'il
rejetait sa décision à l'unanimité".



Le scrutin présidentiel doit se tenir en même temps que des
législatives. Mahmoud Abbas a été élu triomphalement à la
présidence palestinienne en janvier 2005, quelques semaines après
le décès de Yasser Arafat.

Mesure évoquée

La
décision de Mahmoud Abbas, âgé de 74 ans, intervient alors que le
processus de paix au Proche-Orient est complètement bloqué, les
Etats-Unis ayant échoué à convaincre les Israéliens de geler
complètement la colonisation dans les Territoires palestiniens.
L'Autorité palestinienne réclame un arrêt total de la colonisation
israélienne, y compris à Jérusalem-Est (annexée par Israël en juin
1967) avant une reprise des négociations de paix.



Le contentieux de la colonisation constitue la principale pierre
d'achoppement à la reprise des négociations israélo-palestiniennes,
bloquées depuis près d'un an. "Le président Abbas a dit plus d'une
fois qu'il ne veut pas être un candidat (à la présidentielle) en
raison de son sentiment de grande frustration devant la position
américaine sur le processus de paix", a expliqué un dirigeant du
Fatah (le parti de Mahmoud Abbas), Nabil Shaath.

En perte de vitesse

Mahmoud Abbas, successeur de Yasser Arafat à la tête de
l'Autorité palestinienne ainsi que du Fatah, est en perte de
vitesse sur fond de rivalité avec le Mouvement de la résistance
islamique (Hamas) au pouvoir dans la Bande de Gaza.



Sa popularité a été encore plus entamée dernièrement par ses
décisions concernant un rapport de l'ONU sur les crimes de guerre
attribués à Israël pendant l'offensive de l'Etat hébreu sur la
bande de Gaza à l'hiver dernier.



agences/ther

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Critiques sur les Etats-Unis

Le week-end dernier, lors d'une visite à Jérusalem, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a exprimé son soutien à la position du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui veut une reprise des pourparlers sans pré-condition et ne propose qu'un gel partiel de la colonisation.

Même si Hillary Clinton a précipitamment fait marche arrière depuis, ses propos à Jérusalem ont provoqué une immense surprise et de l'incompréhension, sinon de la colère, dans le camp palestinien.

"Les Américains ont abandonné leurs obligations", a déploré jeudi Nabil Shaath, soulignant que les Palestiniens avaient de leur côté respecté tous les engagements envers la communauté internationale depuis l'adoption de la Feuille de route en 2003.

"Partenaire" salué

La Maison Blanche a salué jeudi dans le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas un "vrai partenaire" des Etats-Unis, mais s'est gardée de se prononcer sur les conséquences qu'aura sa décision de ne pas se représenter à la tête de l'Autorité palestinienne.

"Nous avons pour le président Abbas un respect immense, il a été pour les Palestiniens un dirigeant important et historique, et pour les Etats-Unis un vrai partenaire", a dit le porte-parole du président Barack Obama, Robert Gibbs.

"Je dirais simplement que, quelle que soit sa décision, nous comptons continuer à travailler avec lui", a dit Robert Gibbs à la presse sans s'exprimer sur l'impact d'une telle décision sur un processus de résolution du conflit israélo-palestinien

De son côté, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a semblé accepter que Mahmoud Abbas renonce à briguer un nouveau mandat, déclarant qu'elle espérait travailler avec lui, "quelles que soient ses fonctions". Elle a souligné que les Etats-Unis éprouvaient un "respect considérable" pour Mahmoud Abbas.