Etat frontalier du Bangladesh, l'Assam a accueilli de nombreux immigrants de ce pays après la guerre d'indépendance de 1971. Pour pouvoir prétendre à la citoyenneté indienne, tous les résidents assamais doivent depuis 2015 prouver à l'Etat qu'eux-mêmes ou leurs familles se sont établis en Inde avant le conflit. Une opération de recensement qui n'existe que dans cette partie du pays.
Au total 31,1 millions d'habitants de l'Assam ont été inscrits au Registre national des citoyens (NRC), créé à l'initiative du gouvernement nationaliste hindou pour lutter contre l'immigration illégale. L'an dernier, quatre millions de personnes étaient recensées sur une liste préliminaire.
Juridictions accusées de partialité
Trois semaines après la révocation de l'autonomie du Cachemire indien, la publication officielle du registre exacerbe les tensions et fait régner l'incertitude. Les 1,9 million d'Assamais exclus, musulmans pour la plupart, risquent le statut d'apatride, voire la déportation dans des centres de détention pour migrants illégaux.
Ils ont 120 jours pour faire recours contre leur exclusion auprès des controversés "tribunaux pour étrangers", mis sur pied par le gouvernement de Narendra Modi. Le Bangladesh a déjà averti qu'il n'accepterait pas d'expulsés sur son territoire.
Souvent pauvres ou illettrées, les populations ciblées ont de plus des difficultés à réunir les documents exigés par les autorités indiennes.
ani avec agences