La police avait justifié le fait de ne pas autoriser une nouvelle manifestation monstre samedi en raison de risques de violences et en rappelant les échauffourées de dimanche dernier, parmi les plus graves depuis le début de la contestation en juin.
Mais des dizaines de milliers de manifestants vêtus de noir -la couleur emblématique du mouvement- se sont répandus dans l'après-midi dans plusieurs quartiers au coeur de la région semi-autonome. "Reprendre Hong Kong, la révolution de notre temps", scandaient-ils.
La tension est montée en fin d'après-midi, quand un petit groupe de radicaux a attaqué avec des pierres et des cocktails Molotov des policiers disposés autour du complexe abritant les institutions hongkongaises et notamment le Conseil législatif (LegCo), le "Parlement" local qui avait été mis à sac le 1er juillet.
Liquide bleu
Ils ont brièvement réussi à enfoncer les barrières protégeant le LegCo, avant d'être promptement repoussés par les forces de l'ordre à grand renfort de lacrymogènes, avec l'intervention des canons projetant notamment un liquide bleu. Des médias locaux rapportent que ce colorant doit permettre d'identifier ensuite les suspects.
Les manifestants se sont ensuite déplacés en direction de l'Est. Ils ont notamment incendié une énorme barricade constituée de sièges arrachés sur les gradins d'un terrain de sport, près du quartier général de la police, dans le secteur de Wanchai (centre). Les flammes ont été éteintes au bout d'une demi-heure.
ats/vkiss
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Le "Mouvement des parapluies" a 5 ans
Ce samedi marque le cinquième anniversaire du refus par Pékin d'organiser des élections au suffrage universel à Hong Kong. Cette décision fut le déclencheur du "Mouvement des parapluies" de 2014, marqué par 79 jours d'occupation du coeur financier et politique de la ville.
Au final, cette mobilisation alors historique s'était achevée sans aucune concession de la part du gouvernement central chinois. Et les manifestants actuels sont déterminés à ne pas laisser leur mouvement mourir à petit feu, d'où la créativité de leurs modes d'action.
Arrestations vendredi
La mouvance pro démocratie était aussi samedi sous le choc de l'arrestation la veille de trois députés et de cinq militants de premier plan. Parmi eux, deux représentants du "Mouvement des parapluies", Joshua Wong et Agnes Chow, âgés de 22 ans, inculpés pour "incitation à participer à un rassemblement non autorisé", avant d'être libérés sous caution.