Pour inciter ses citoyens de sexe masculin à partir, ce pays de 8,8 millions d'habitants a conditionné l'aide à une prise immédiate du congé, consécutif à la naissance. Proposé par les sociaux-démocrates et voté aussi par l'extrême-droite, malgré la résistance des milieux économiques, l'amendement était porté par les représentantes des femmes au sein des organisations syndicales.
Tout employé en faisant la demande sera indemnisé à hauteur de 700 euros par la sécurité sociale. La mesure instaurée en 2017 bénéficiait aux seuls fonctionnaires, les employeurs du privé pouvant refuser cette mise en disponibilité.
Ce congé se veut inclusif: les lesbiennes dont les partenaires ont conçu un enfant par procréation médicale assistée, les couples homosexuels adoptant et les familles d'accueil sont aussi en mesure de le réclamer.
Changements dans l'UE
La législation sur le sujet évolue rapidement au niveau international, l'Union européenne ayant approuvé en avril une norme minimale de 10 jours de congé de paternité, rémunéré à hauteur de la prestation maladie dans chaque État membre et qui peut être pris de manière discontinue.
En France, une pétition signée par 160 personnalités réclamait en septembre 2018 l'instauration d'un congé paternité obligatoire aligné sur le congé maternité.
Les Espagnols ont allongé au printemps la durée du congé paternité à deux mois, s'alignant sur les pays nordiques, qui offrent les systèmes les plus généreux.
afp/ani
Vers un congé paternité de deux semaines en Suisse ?
Réunie à la mi-août, la commission de l'éducation du Conseil national a refusé l'initiative populaire en faveur de quatre semaines de congé paternité, mais elle soutient le contre-projet adopté par les sénateurs. Les dix jours de congé seraient à prendre dans les six mois suivant la naissance de l'enfant, soit en bloc, soit sous forme de journées isolées. Sur le modèle de l'assurance maternité, le congé serait financé via les allocations pour perte de gains et garantirait 80% du revenu.
Une minorité de la commission du National ne veut pas entrer en matière sur ce texte. Elle devra se pencher cet automne sur d'autres propositions de minorité. L'une souhaite prolonger la durée du congé à quatre semaines, comme le prévoit l'initiative.
Opposé à toute forme de congé paternité, le Conseil fédéral favorise de son côté le développement d'une offre d'accueil extrafamilial adaptée aux besoins.
ats/ani