Chaque week-end, ils sont des milliers à crier: "Hong Kong - fight for freedom" (Hong Kong – un combat pour la liberté). Les manifestants demandent une chose précise: le retrait officiel et sans ambiguïté de la proposition de loi d’extradition.
Cette loi permettrait d’extrader les militants pro-démocratiques vers la Chine continentale. Ceci signerait la fin de la liberté d’expression de Hong Kong, selon Amnesty International.
Pour rappel, Hong Kong fait partie de la Chine depuis la rétrocession anglaise en 1997. En échange, la ville bénéficie légalement d’un système politique et judiciaire indépendant, ainsi que du maintien de la liberté d’expression. C’est le concept: un pays, deux systèmes.
Menace d'intervention directe
Malgré 3 mois de manifestations, le gouvernement de Hong Kong et le régime communiste de Pékin ne cèdent rien sur le plan politique. La proposition de loi a été suspendue, mais elle peut être réactivée à tout moment.
La menace d’intervention directe n’a pas été écartée par Pékin. Des centaines de soldats de la police militaires et des chars sont d'ailleurs stationnés à moins d’une heure du centre-ville.
Pression économique
Pour briser la contestation, Pékin utilise la pression économique sur les entreprises. Cathay Pacific, la compagnie d’aviation de Hong Kong, a dû interdire à ses employés de manifester. Pour casser tout soutien, des exemples ont été faits. Plusieurs employés ont été licenciés et le patron a officiellement démissionné.
"L’exemple de Cathay Pacific fait peur. J’ai une famille, j’ai besoin de mon travail, mais le combat pour la liberté est plus important", explique Kwan, un architecte qui travaille pour une grande entreprise de Hong Kong.
Surveillance de masse
Autre menace qui plane sur les manifestants, la surveillance de masse. Hong Kong est quadrillé par des caméras de surveillance. Les forces de l’ordre disposent de systèmes d’identification des téléphones portables présents dans les manifestations, ainsi que d’autres gadgets de surveillance de masse.
En 2018, Mise au Point révélait d'ailleurs que des entreprises suisses ont livré ce type de technologie en Chine.
L’anonymat des manifestants n’est donc pas garanti, malgré les masques et autres protections de fortune. Une situation qui ne stoppe pas Wong, un gymnasien de 16 ans rencontré dans les manifestations: "Je suis encore étudiant, je sais que je risque d’être identifié en manifestant. Mais c’est le prix à payer pour garder notre liberté, pour avoir un futur".
Plus de 700 personnes ont été interpellées lors des manifestations et des déprédations qui ont suivi les rassemblements. Selon le journal proche du régime chinois China today, ces manifestants risquent plusieurs années d’emprisonnement.
François Ruchti