Echanges de tirs à la frontière entre le Liban et Israël
"Des missiles antichars ont été tirés du Liban vers une base et des véhicules militaires. Des cibles ont été touchées", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.
Le Hezbollah libanais, qui avait promis une riposte à une attaque de drone attribuée à Israël il y a tout juste une semaine, a lui affirmé avoir "détruit" un "véhicule militaire" de l'armée israélienne dans le secteur d'Avivim, dans le nord de l'Etat hébreu, selon sa chaîne TV Al-Manar. Le mouvement chiite a évoqué "des morts et des blessés", mais n'a fourni aucune précision à ce sujet. L'armée israélienne n'a pas fait état de blessés ni fourni davantage de détails sur les tirs antichars.
Plus de 40 roquettes
Les militaires israéliens ont aussi bloqué l'accès à la frontière à des journalistes voulant s'approcher. L'armée israélienne a surtout lancé une riposte avec "des tirs en direction de "la source des frappes" du Hezbollah, dans le sud du Liban, selon un communiqué de l'armée israélienne.
"Les forces de l'occupation israélienne ont visé les environs des localités de Maroun al-Ras, Aïtaroun et Yaroun avec plus de 40 roquettes à fragmentation ou incendiaire, ce qui a provoqué des incendies" dans ces secteurs boisés, d'après un communiqué de l'armée libanaise.
L'ONU demande de la retenue
Le Premier ministre libanais Saad Hariri s'est immédiatement entretenu par téléphone avec le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et avec un conseiller du président français Emmanuel Macron pour demander "l'intervention des Etats-Unis, de la France et de la communauté internationale face aux développements" à la frontière.
La Finul, force de maintien de la paix de l'ONU déployée dans le sud du Liban à la frontière avec Israël, a elle appelé dimanche à "la plus grande retenue".
ats/sjaq
Drones, missiles, menaces
Ces échanges de tirs interviennent sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah, qui a accusé la semaine dernière l'Etat hébreu d'avoir mené des frappes de drones dans son bastion de la banlieue sud de Beyrouth.
Cette "attaque" a été présentée par le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah comme "le premier acte d'agression" d'Israël au Liban depuis la guerre dévastatrice de 2006 entre l'Etat hébreu et le mouvement chiite armé qui avait fait en 33 jours 1200 morts côté libanais et 160 côté israélien.
Paris veut "éviter l'escalade"
Paris "multiplie les contacts dans la région" du Proche-Orient "en vue d'éviter l'escalade" à la frontière sud du Liban, selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères publié dimanche soir.
Le Premier ministre libanais Saad Hariri avait réclamé plus tôt dimanche l'"intervention" de la France et des Etats-Unis face à cette montée des tensions que Paris affirme suivre "avec préoccupation".
Le communiqué précise que le président Emmanuel Macron "s'est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et avec le président iranien Hassan Rohani au cours des derniers jours". "Nous sommes en contact permanent avec tous les acteurs libanais", ajoute la porte-parole du ministère.
Paris appelle "chacun à la plus grande retenue et à oeuvrer en vue d'un apaisement rapide des tensions en cours", conclut le communiqué du Quai d'Orsay.