En un trait de crayon, le nouveau maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu vient d'abolir un système qui faisait la richesse d'une poignée de fondations dont la principale "qualité" est d'être liées à l'entourage du président turc. Les subventions se chiffraient en centaines de milliers de francs par an pour ces organismes qui comptent, parmi leurs dirigeants, des cadres du parti au pouvoir, l'AKP, et des enfants de Recep Tayyip Erdogan.
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Officiellement, l'argent servait à couvrir des frais de nourriture, d'entretien, à prendre en charge la location d'un bâtiment ou même à construire un immeuble pour le mettre à disposition d'une fondation. Mais au-delà des économies que cette mesure va créer, elle est surtout cruciale d'un point de vue politique.
Affaiblir les réseaux de l'AKP
Car ces fondations – souvent actives auprès de la jeunesse – jouaient un rôle-clé, depuis 25 ans, dans les réseaux clientélistes du parti de Recep Tayyip Erdogan, qui fut maire d'Istanbul. Les affaiblir, c'est porter un coup à l'un des principaux instruments de mobilisation électorale et d'influence idéologique de l'AKP dans la plus grande ville turque.
Anne Andlauer/ebz