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Le contre-la-montre franco-brésilien pour le climat

Sarkozy et Lula unis pour que Copenhague ne soit pas un échec.
Sarkozy et Lula unis pour que Copenhague ne soit pas un échec.
A un mois de la conférence sur le climat de Copenhague, la France et le Brésil ont engagé samedi une course contre la montre pour tenter d'y arracher un accord "ambitieux". Ils ont présenté un texte commun qu'ils veulent "vendre" au reste du monde.

Dévoilé à l'issue d'un entretien d'une heure entre Nicolas
Sarkozy et Luiz Inacio Lula da Silva, ce document détaille les
grandes lignes minimales de l'accord qu'ils souhaitent à
Copenhague, sans entrer dans les détails, notamment chiffrés, sur
lesquels renâclent notamment les Etats-Unis et la Chine.

Le texte, qualifié de "bible climatique" par le chef de l'Etat
brésilien, ne rappelle que l'objectif final d'une "réduction
mondiale d'au moins 50% d'ici à 2050 par rapport à 1990" des
réductions des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais
avec, pour les pays développés, des "objectifs ambitieux de
réduction à moyen terme".

Pour que Copenhague soit un succès

Les pays en développement doivent eux "contribuer activement à
l'effort mondial par une déviation substantielle de leurs
émissions", mais dans un cadre flexible, qui doit inclure "un
soutien financier nouveau et substantiel". Paris et Brasilia
s'accordent enfin sur la création d'une Organisation mondiale de
l'environnement, qui pourrait être mise en place dès 2012.

Nous n'accepterons
pas un accord au rabais.

Nicolas
Sarkozy

"Le Brésil et la France veulent que
Copenhague soit un succès. Nous n'accepterons pas un accord au
rabais", a affirmé samedi Nicolas Sarkozy. "C'est un document
historique (...) qui pourra servir de paradigme pour encadrer les
discussions que les chefs d'Etat et de gouvernement devront avoir à
Copenhague", a renchéri Lula.



"Il faut prendre des engagements politiques contraignants,
précis", a souligné Nicolas Sarkozy, "on se bat pour que le monde
soit à la hauteur de sa responsabilité historique". "Nous
n'exigeons pas l'impossible, nous voulons faire seulement ce qui
est raisonnable", a pour sa part conclu Lula.



afp/dk

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Pression sur Washington et Pékin

Pour y parvenir, les deux chefs d'Etat ont annoncé qu'ils allaient sans tarder multiplier les contacts pour tenter de rallier un maximum de partenaires autour de leur texte. Les efforts de Nicolas Sarkozy débuteront jeudi soir à Bruxelles par un entretien avec la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen.

Le président français a annoncé qu'il se rendrait le 26 novembre à Manaus (Brésil), où doivent se réunir dix pays amazoniens, puis au sommet des pays du Commonwealth prévu les 27 et 28 novembre à Trinidad et Tobago, auquel participeront la Grande-Bretagne, l'Inde, le Canada ou l'Australie, et enfin en Afrique, sans autre précision.

Le président Lula a pour sa part indiqué qu'il téléphonerait, probablement lundi, au président américain Barack Obama, qu'il a clairement présenté avec son homologue chinois Hu Jintao comme les principaux freins aux discussions. Les deux dirigeants doivent se rencontrer mardi à Pékin.

"Il ne faut pas permettre à Barack Obama et Hu Jintao de célébrer un accord qui prenne pour base les seules réalités économiques de leurs deux pays", a-t-il lancé, fustigeant un "G2 aux intérêts très particuliers". "Il faut que les Etats-Unis et la Chine aient un peu plus d'audace", a insisté le président brésilien.