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Les députés refusent à Boris Johnson la tenue d'élections anticipées

Le Premier ministre britannique Boris Johnson. [Keystone/EPA - Neil Hall]
Les députés britanniques empêchent Boris Johnson d’imposer un Brexit sans accord / La Matinale / 1 min. / le 5 septembre 2019
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a subi deux nouveaux camouflets mercredi soir devant les députés britanniques: il a été contraint à demander un nouveau report du Brexit et a échoué dans son projet de dissoudre le Parlement.

Les députés ont d'abord fait dérailler ses plans de sortir de l'Union européenne le 31 octobre avec ou sans accord avec Bruxelles, en votant à une majorité de 28 voix une proposition de loi le contraignant à demander un report de trois mois du Brexit sauf si un accord de sortie est conclu.

Ils ont ensuite rejeté la motion que Boris Johnson avait soumise à leur vote, destinée à organiser des élections législatives anticipées le 15 octobre, au terme d'une journée catastrophique pour le chef du gouvernement.

Sa tentative d'obtenir une nouvelle majorité pour soutenir sa stratégie sur le Brexit avant le conseil européen des 17 et 18 octobre a été jugée "cynique" par le chef du Labour, le principal parti d'opposition, Jeremy Corbyn.

Perte de la majorité absolue

La veille, la journée avait déjà été désastreuse pour le chef du gouvernement qui avait perdu la majorité absolue à la chambre des représentants: un député a fait défection et 21 autres ont été exclus de son parti conservateur pour avoir voté avec l'opposition en vue de lui forcer la main sur le Brexit.

Pour que des élections anticipées soient organisées, la motion présentée par Boris Johnson devait recueillir deux tiers des voix des députés, mais les travaillistes se sont abstenus, préférant d'abord s'assurer que la proposition de loi destinée à repousser le Brexit soit entérinée par la chambre des Lords.

Pas d'obstruction de Boris Johnson

Un choix fustigé par Boris Johnson, qui a affirmé que Jeremy Corbyn était "le premier chef de l'opposition dans l'histoire démocratique de notre pays à refuser de participer à une élection". "La conclusion que je tire est qu'il ne pense pas pouvoir gagner", a-t-il raillé.

Le Premier ministre a dans la foulée accepté de ne pas faire d'obstruction au texte demandant un report du Brexit. Le gouvernement Johnson s'est "engagé" à laisser ce texte "suivre toutes les étapes en cours" à la chambre des Lords jeudi et vendredi, "le texte retournant ensuite lundi à la chambre des Communes pour d'éventuelles autres considérations", a tweeté le groupe parlementaire du parti travailliste, principale formation d'opposition.

>> L'éclairage de l'émission Tout un Monde :

Le gouvernement est en ébullition suite à l'affaire du Brexit. [Reuters - Gonzalo Fuentes]Reuters - Gonzalo Fuentes
Le parlement britannique en ébullition / Tout un monde / 4 min. / le 5 septembre 2019

ats/afp/lan

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Au tour des Lords

La proposition de loi doit maintenant être examinée jeudi à la chambre des Lords, la chambre haute du Parlement, qui n'aura que quelques jours pour l'approuver puisque Boris Johnson a décidé de suspendre le Parlement la semaine prochaine pour cinq semaines.

Toute demande de délai devra encore être approuvée à l'unanimité des 27 autres Etats membres de l'UE. Sans majorité et défié par les députés, Boris Johnson semblait en bien mauvaise posture mercredi.