"Ces dernières semaines, j'ai été tiraillé entre la loyauté familiale et l'intérêt national - c'est une tension insoluble et il est temps pour d'autres d'assumer mes rôles de député et de membre du gouvernement", a tweeté Jo Johnson, favorable à un deuxième référendum sur le Brexit, alors que son frère veut une sortie de l'Union européenne au plus vite.
Jo Johnson, 47 ans, avait démissionné en novembre 2018 du gouvernement de Theresa May, opposé à l'accord de retrait qu'elle avait négocié avec l'Union européenne.
Opposé au "no deal"
Il avait voté pour le maintien dans l'UE lors du référendum de juin 2016 et avait déploré au moment de cette première démission "le choix laissé au peuple britannique", entre un accord qui "affaiblirait économiquement" le pays, et une sortie sans accord, qui infligerait des "dommages indicibles" au Royaume-Uni.
Or, son grand frère Boris, 55 ans, envisage ce "no deal", déterminé à faire sortir son pays de l'Union européenne d'ici le 31 octobre, accord ou non avec l'UE. Il refuse aussi de demander un nouveau report du Brexit, comme veulent lui imposer les députés si aucun accord de Brexit n'est trouvé d'ici le 19 octobre, soit juste après le prochain conseil européen.
Les députés ont voté mercredi soir une proposition de loi prévoyant cette demande de délai supplémentaire, qui est examinée jeudi à la Chambre des Lords.
afp/ebz
Une famille tiraillée autour du Brexit
Ancien journaliste au Financial Times, après avoir travaillé dans la banque d'investissement Deutsche Bank, Jo Johnson était secrétaire d'Etat chargé des Universités, de la Science, de la Recherche.
Il n'est pas le seul membre de la famille à avoir des opinions divergentes de celles de son frère: leur soeur Rachel avait fait campagne lors des élections européennes pour le parti anti-Brexit Change UK. Elle n'avait pas été élue.
Quant à leur père Stanley, il fut député conservateur européen de 1979 à 1984 et a voté contre le Brexit au référendum de 2016.