«La fusillade de jeudi a été l'une des plus dévastatrices jamais
perpétrée sur une base militaire américaine», a affirmé samedi le
président américain dans son allocution radiodiffusée
hebdomadaire.
«Et cependant, même si nous y avons vu le pire de la nature
humaine, nous y avons vu aussi le meilleur de l'Amérique», a-t-il
ajouté, en faisant référence à l'intervention de la
policière.
Le mystère demeurait entier samedi sur les motifs qui ont poussé
jeudi Nadil Malik Hasan, 39 ans, qui soignaient à Fort Hood des
militaires revenus traumatisés d'Irak et d'Afghanistan, à ouvrir le
feu à plus de cent reprises jeudi, tuant 13 personnes, 12
militaires et un civil, en blessant 28 autres.
Héroïne blessée
Samedi, journaux et télévisions diffusaient la photo de
Kimberley Munley, 34 ans, la policière dont l'intervention a permis
de faire cesser la fusillade. En entendant les coups de feu, la
jeune femme, membre de l'équipe d'intervention d'urgence, s'est
précipitée sur les lieux et a fait feu sur le militaire, qui s'est
écroulé à terre. Elle a été grièvement blessée lors de la
confrontation.
Selon les témoins, les personnes
présentes ont alors déchiré leurs vêtements pour faire des bandages
de fortune à leurs camarades. Plusieurs soldats interrogés par
l'AFP ont affirmé avoir ressenti durant la fusillade le même choc
qu'ils éprouvent lorsque des bombes explosent sur le champ de
bataille. «Vous ne vous attendez certainement pas à assister à cela
quand vous êtes à la maison», a déclaré Andrew Hagerman, 27 ans,
déjà envoyé deux fois en Irak.
La base militaire de Fort Hood accueille les militaires américains
avant et après leur départ pour les fronts irakien ou afghan.
ats/cab
Les mobiles restent peu claires
L'auteur de la tuerie, Nadil Malik Hasan, qui devait partir prochainement sur le terrain, contre son gré selon un de ses proches, était dans un état stationnaire samedi après avoir été transporté dans un hôpital militaire pour des raisons de sécurité.
Les enquêteurs demeuraient très prudents sur l'établissement d'un mobile alors que le président Obama a recommandé de ne pas tirer «de conclusions hâtives».
L'auteur de la fusillade est un musulman d'origine palestinienne qui a crié «Allah Akbar» (Dieu est grand en arabe) en ouvrant le feu.
Mais dans la mosquée qu'il fréquentait près de Washington, on décrivait vendredi un homme «calme», «sociable» et «affable».