Les élus de la Chambre basse ont approuvé le texte d'environ
2000 pages, par 220 voix contre 215, à l'issue de 12 heures de
débats. Un seul républicain Anh «Joseph» Cao a voté pour le projet
de loi à la Chambre.
Peu après, Barack Obama a salué le vote historique de la Chambre
et s'est déclaré «absolument confiant» sur l'issue d'un prochain
scrutin au Sénat. Le président espère ensuite promulguer la loi
«d'ici la fin de l'année».
Exceptionnellement réunis au Capitole un samedi, les élus de la
Chambre des représentants ont approuvé vers 23h15 locales (05h15
suisses dimanche) le texte visant à fournir une couverture maladie
à des millions d'Américains qui en sont dépourvus.
Querelle sur l'IVG
La Chambre a également rejeté une contre-proposition de loi
présentée par l'opposition républicaine. En revanche, elle a adopté
par 240 voix contre 194 un amendement proposé par un groupe de
démocrates anti-avortement, visant à renforcer l'interdiction de
l'utilisation de fonds publics pour les avortements, une mesure
appréciée côté républicain.
La querelle sur l'IVG a failli coûter
cher à la majorité qui jusque très tard dans la journée de samedi
n'avait pas la certitude d'avoir les 218 voix sur 435 nécessaires à
l'adoption du texte.
Samedi en milieu de journée, le président Barack Obama s'est
déplacé en personne pour exhorter les démocrates, dans un discours
d'environ 30 minutes, à voter pour sa réforme, l'une de ses
promesses de campagne. Il s'est ensuite exprimé depuis la Maison
Blanche en expliquant qu'il avait dit aux élus que «des
opportunités comme celles-ci se présentent peut-être une fois à
chaque génération».
Un siècle d'attente
Devant les parlementaires, la présidente de la Chambre, Nancy
Pelosi, a déclaré en s'adressant aux Américains: «Ce projet de loi
vous donne, à vous et à votre docteur, le contrôle de votre santé,
les compagnies d'assurances ne se trouveront plus en travers du
chemin». Cette réforme est attendue depuis une centaine d'années, a
souligné Nancy Pelosi qui a cité les premières initiatives du
président Theodore Roosevelt.
Jusqu'au bout, l'opposition républicaine n'a toutefois pas
désarmé. Samedi, des militants anti-réforme se sont rassemblés
devant le Capitole aux cris de «Tuez le projet de loi» («Kill
Bill»). Pour le chef de la minorité républicaine, John Boehner, le
projet de loi «va coûter plus de 1300 milliards de dollars et il va
tuer des millions d'emplois (...), il va augmenter les impôts, il
va faire grimper les primes d'assurances».
ats/sbo
Un projet à 900 milliards de dollars
Le plan, d'un coût net de près de 900 milliards de dollars sur 10 ans (2010-2019), permettrait à 36 millions d'Américains qui n'en ont pas de s'offrir une couverture santé.
Au total, 96% d'Américains seraient couverts dans le cadre du plan démocrate, qui cherche à faire baisser les coûts de la santé.
Le plan prévoit la création d'un système d'assurance maladie géré par le gouvernement qui doit être mis en concurrence avec les compagnies privées.
Il ferait économiser 129 milliards sur la même période, selon le Bureau du budget du Congrès (CBO).
Les Etats-Unis sont le seul pays industrialisé qui n'assure pas à ses citoyens une couverture maladie.
En outre, Washington dépense plus pour la santé, par personne et en part du PIB, que tout autre pays industrialisé, selon l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Barack Obama exhorte le Sénat
Le président Barack Obama a demandé dimanche lors d'une courte allocution au Sénat américain à approuver à son tour la réforme du système de santé, adoptée samedi soir par la Chambre des représentants.
Grâce à l'adoption du texte samedi, les Etats-Unis sont désormais "plus proches que jamais de la plus vaste réforme de l'assurance maladie" que le pays ait jamais connue, a dit le président américain.
Il a félicité "un vote courageux de la part de nombreux membres du Congrès". "Il incombe désormais au Sénat de transformer l'essai au nom du peuple américain. Je suis certain que c'est ce qu'ils (les sénateurs) vont faire",a ajouté M. Obama lors de cette allocution retransmise depuis les jardins de la Maison Blanche.
Les alliés démocrates du président ont besoin de 60 des 100 votes des sénateurs pour espérer faire approuver la réforme de l'assurance maladie.