Aux Bahamas, on craint que Dorian n'ait fait des victimes par centaines

"C'est notre Katrina", a estimé jeudi le ministre de la santé bahaméen Duane Sands, en référence à l'ouragan qui avait semé la désolation en Louisiane en 2005 et provoqué plus de 1500 morts. Le ministre a ajouté craindre un bilan définitif épouvantable. "Le public doit s'attendre à des informations inimaginables concernant le bilan humain et les souffrances", a-t-il mis en garde.

Dorian s'est acharné sur les Bahamas, au-dessus desquelles il est longtemps resté quasi immobile, faisant tomber jusqu'à 76 cm de pluie par endroits. Maisons pulvérisées, voitures renversées, champs entiers de débris, bateaux échoués et nombreuses zones inondées: à perte de vue s'étend un paysage de désolation.

Des centaines, voire des milliers de disparus

Des centaines voire des milliers d'habitants de l'archipel, qui en compte 400'000, étaient encore portés disparus vendredi soir. Dans le chaos et la confusion, les opérations de recherches et de secours se poursuivent tant bien que mal. "Comme il n'y a presque pas de communications, c'est très compliqué", a expliqué un responsable de la NEMA, l'agence bahaméenne des situations d'urgence.

Les équipes de secours découvrent des corps au fur et à mesure de leur progression dans les ruines des maisons et des bâtiments détruits par des vents ayant approché les 300 km/h. La plupart des cliniques sur les îles du nord de l'archipel ne sont plus en état de soigner les blessés et il n'y a pas assez d'ambulances disponibles pour les transporter jusqu'aux hôpitaux de campagne installés par les secours.

Fuite par bateau et avion

Selon l'ONU, 70'000 personnes ont besoin d'une aide immédiate. L'organisation a annoncé que 85 tonnes de vivres seraient envoyées sur place au cours des trois prochains mois. Le Programme alimentaire mondial a commencé à acheminer par avion des préfabriqués, générateurs, rations alimentaires et autres équipements de première nécessité.

Dans la ville de Marsh Harbour, sur l'île de Great Abaco au nord du pays, l'AFP a assisté à des opérations de collecte des cadavres. Environ 60% de l'île a été ravagée et des milliers de personnes y sont sans abri. Des centaines de personnes ont commencé à fuir par bateau et avion et plusieurs milliers d'autres attendaient sur l'île voisine de Grande Bahamas le départ d'un navire de croisière offrant le transport à destination de la Floride aux personnes disposant d'un visa permettant d'entrer sur le territoire américain.

agences/vic