"La descente de l'atterrisseur Vikram se déroulait comme prévu, puis la communication entre l'atterrisseur et le contrôle au sol a été perdue. Les données sont en cours d'analyse", a expliqué le président de l'agence spatiale indienne dans la salle de contrôle de Bangalore. Elle avait anticipé un moment délicat en disant s'apprêter à vivre "15 minutes de terreur" durant la tentative d'alunissage.
Présent à Bangalore, le Premier ministre indien Narendra Modi a assuré aux scientifiques, après l'annonce de la perte de contact, que ce qu'ils avaient fait "n'était pas un mince exploit". "La vie connaît des hauts et des bas. Votre dur labeur nous a déjà enseigné beaucoup et le pays tout entier est fier de vous", a-t-il ajouté.
Pas encore dans le "club des alunisseurs"
Lancé le 22 juillet d'un pas de tir du sud de l'Inde, l'atterrisseur Vikram de la sonde Chandrayaan-2 devait se poser entre 01h30 et 02h30 samedi, heure indienne (entre 22h et 23h vendredi en Suisse), près du pôle sud lunaire, au terme d'un mois et demi de rotations orbitales autour de la Terre puis de la Lune. L'Inde tentait ainsi de devenir la quatrième nation au monde à réussir l'alunissage contrôlé d'un engin spatial après l'Union soviétique, les Etats-Unis et la Chine.
Une fois immobilisé, l'atterrisseur Vikram devait libérer entre 05h30 et 06h30 locales un petit robot mobile censé fonctionner grâce à l'énergie solaire pendant environ quatorze jours terrestres et réaliser des relevés scientifiques.
En 2008, le pays avait déjà réussi à rejoindre la surface de la Lune, mais avec un "impacteur" (dispositif dont la descente n'est pas contrôlée et qui percute l'astre) lancé par la sonde Chandrayaan-1.
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Chandrayaan-2, "chariot lunaire" en hindi, devait être le premier engin spatial à se poser dans la région du pôle sud, inexplorée par l'homme. Les précédents alunissages, notamment ceux du programme américain Apollo, sont survenus au niveau de l'équateur sur la face visible de la Lune. En début d'année, une sonde chinoise s'est pour la première fois posée sur la face cachée.
Vol habité prévu en 2022
"L'Inde se rend là où seront probablement les futures colonies humaines dans 20, 50 ou 100 ans", a expliqué Mathieu Weiss, représentant du Centre national d'études spatiales français en Inde. "C'est pour cela que toute la communauté scientifique suit cette mission".
L'agence spatiale indienne compte d'ici à 2022 envoyer un équipage de trois astronautes dans l'espace, ce qui serait son premier vol habité. Ses scientifiques travaillent aussi à l'élaboration de sa propre station spatiale, attendue au cours de la prochaine décennie.
ats/Vincent Cherpillod