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Echange historique de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine

Echange de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine [STR / NURPHOTO/ AFP]
Echange historique de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine / Le Journal horaire / 44 sec. / le 7 septembre 2019
La Russie et l'Ukraine ont procédé samedi à un échange historique de 70 prisonniers. Parmi eux, 24 marins ukrainiens et le cinéaste Oleg Sentsov ont été libérés et rapatriés dans leur pays.

Tôt dans la journée, la télévision d'Etat russe a diffusé des images d'autocars quittant la prison de Lefortovo à Moscou, indiquant que le convoi était parti "dans le cadre des préparatifs pour un échange de prisonniers".

Un peu plus tard, la même chaîne a annoncé que les autocars étaient arrivés à l'aéroport moscovite de Vnoukovo, dont une partie est réservée aux vols gouvernementaux, et qu'un avion du gouvernement russe avait atterri à l'aéroport Borispol de Kiev.

Vers la normalisation des relations entre l'Ukraine et la Russie

L'avion transportant les Ukrainiens a atterri vers 12h30 (heure suisse) à l'aéroport principal de Kiev où des dizaines de proches et le président Volodymyr Zelensky attendaient sur le tarmac. A Moscou, l'avion avec les prisonniers réclamés par la Russie a également atterri, selon les images de la télévision d'Etat russe.

C'était un moment très attendu, alors que les deux pays sont à couteaux tirés depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

Vladimir Poutine a ainsi affirmé que ce processus constituera "un grand pas vers la normalisation des relations" entre les deux pays, après l'arrivée au pouvoir en Ukraine de l'ancien comédien Volodymyr Zelensky en mai. Celui-ci a pour sa part indiqué que cet échange était "un premier pas" vers la fin de la guerre.

>> Lire : "Vladimir Poutine a récupéré la Crimée, mais il a perdu l'Ukraine"

Mais Moscou a eu du mal à se mettre d'accord avec Kiev sur les noms des prisonniers qui seraient échangés. Les préparatifs de l'échange s'étaient alors enlisés. On ignorait quand se déroulerait l'échange, et quels prisonniers il concernerait.

>> Revoir également l'analyse de Jean-Didier Revoin dans le 19h30 :

Jean-Didier Revoin: "Le président veut se démarquer de son prédécesseur sur la question des échanges de prisonniers."
Jean-Didier Revoin: "Le président veut se démarquer de son prédécesseur sur la question des échanges de prisonniers." / 19h30 / 1 min. / le 7 septembre 2019

ats/aes

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Des prisonniers connus

Le prisonnier ukrainien en Russie le plus célèbre est le cinéaste et militant politique Oleg Sentsov, arrêté en 2014 et condamné à 20 ans pour préparation "d'attaques terroristes" après l'annexion de la Crimée par Moscou. Son emprisonnement avait provoqué une campagne internationale demandant sa libération.

A son arrivée en Ukraine, Oleg Sentsov a appelé à la libération "des prisonniers restants" en Russie. "J'espère que les prisonniers restants seront bientôt libérés. Même avec la libération du dernier prisonnier, notre lutte ne se termine pas. La victoire est encore très loin", a-t-il déclaré aux dizaines de journalistes sur le tarmac de l'aéroport principal de Kiev, où il a longuement étreint sa fille adolescente, qui pleurait dans ses bras.

Parmi les autres prisonniers figurent 24 marins ukrainiens dont la Russie a capturé les navires au large de la Crimée en novembre dernier au cours du plus grave affrontement direct entre les deux pays depuis des années. En échange, l'Ukraine pourrait relâcher Kyrylo Vyshynsky, un journaliste russo-ukrainien de l'agence russe Ria Novosti, arrêté en 2018 à Kiev et inculpé pour "haute trahison" au profit de Moscou.

Cette semaine, l'Ukraine a également remis en liberté Volodymyr Tsemakh, un ex-chef militaire des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine. Ancien responsable de la "défense anti-aérienne" des séparatistes de l'est de l'Ukraine, M. Tsemakh est considéré comme un "suspect clé" dans l'affaire du MH17 abattu en 2014 par un missile russe au-dessus de l'Ukraine.

"Un signe d'espoir", selon Angela Merkel

La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié samedi de "signe d'espoir" l'échange historique de 70 prisonniers entre l'Ukraine et la Russie, appelant à poursuivre le travail pour "mettre en oeuvre les accords de Minsk".

"Cet échange de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine est un signe d'espoir (...) Cela vaut la peine de continuer à travailler dur pour mettre en oeuvre les accords de Minsk. Le gouvernement fédéral allemand est prêt à le faire", a-t-elle affirmé dans un communiqué diffusé sur Twitter par son porte-parole, Steffen Seibert.

Le président américain Donald Trump a quant à lui considéré cet échange comme un possible "premier pas de géant vers la paix".