Le président américain Barack Obama a rendu hommage lundi aux
victimes de la fusillade, lors d'une cérémonie organisée sur la
base militaire. C'est la première fois depuis son arrivée à la
Maison Blanche que Barack Obama intervient pour honorer la mémoire
de victimes d'une tragédie nationale aux Etats-Unis.
"Il peut être difficile de comprendre la logique pervertie qui a
conduit à cette tragédie. Mais nous savons la chose suivante :
aucune croyance religieuse ne justifie ces actes meurtriers et
lâches. Aucun Dieu juste et aimant ne les considère de façon
favorable", a dit Barack Obama selon le texte de sa déclaration
diffusée par avance par la Maison Blanche.
"Et pour ce qu'il a fait, nous savons que le meurtrier sera jugé,
dans ce monde et dans le suivant", a ajouté le président
américain.
Plus de 15'000 personnes
Le président américain était installé au haut d'un podium autour
duquel avaient été disposées treize paires de "boots", un fusil M-4
fiché dedans, un casque sur la crosse, avec les photos des victimes
au pied, représentation symbolique des victimes.
La cérémonie était suivie par les troupes américaines déployées
dans le monde entier. Au moins 15'000 personnes étaient sur place,
selon l'armée.
Le président Obama devait mardi aussi réconforter les familles des
victimes en privé et se rendre au chevet des blessés
hospitalisés.
Les agences sur le grill
Les autorités ont
décidé d'inculper le commandant Hasan, musulman né aux Etats-Unis
de parents palestiniens, devant un tribunal militaire, ont indiqué
auparavant deux hauts responsables gouvernementaux.
Lundi soir, des responsables du FBI et de l'armée se sont succédé
pour "briefer" de hauts responsables du Congrès, comme si chaque
organe de l'administration souhaitait éviter d'être pointé du doigt
pour n'avoir pas su empêcher le massacre (lire ci-contre).
"Il n'y a aucun signe à ce stade que la CIA a collecté des
informations liées à cette affaire et les a tout bonnement
ignorées", a déclaré un responsable du renseignement.
Dans une lettre adressée au directeur national des renseignements
Dennis Blair et aux directeurs de la CIA, du FBI et de la NSA,
l'élu républicain Pete Hoekstra, de la commission du Renseignement
de la Chambre des représentants, a demandé aux agences de conserver
toutes leurs informations sur Hasan.
Attente de l'avocat
Les enquêteurs ont tenté d'interroger Hasan dimanche à l'hôpital
militaire où il se trouve, mais il a refusé de répondre à leurs
questions et a demandé un avocat.
Le colonel à la retraite, John Galligan, a été retenu par la
famille de Hasan pour le représenter. John Galligan a demandé aux
enquêteurs de ne pas interroger son client immédiatement pour
s'assurer que tous ses droits étaient protégés.
agences/bri
Les contacts controversés du Palestinien
Le militaire d'origine palestinienne soupçonné d'avoir ouvert le feu à la base de Fort Hood (Texas, sud) avait été en contact fin 2008 avec une personne faisant l'objet d'une enquête antiterroriste, a indiqué lundi le FBI tout en écartant toute "activité terroriste".
Ce contact entrait dans le cadre de son travail de psychiatre à l'armée, a indiqué le FBI dans un communiqué en précisant que "rien de négatif n'avait été trouvé". Les enquêteurs "avaient alors conclu que le commandant Hasan (Nidal Malik) n'était pas impliqué dans des activités terroristes ou la préparation (d'activités) terroristes", ajoute le FBI.
Selon les premières conclusions de l'enquête, le suspect semble avoir agi seul à la base texane de Fort Hood, mais la police n'exclut pas la possibilité qu'il ait voulu perpétrer un attentat suicide.
Selon le Washington Post de lundi, les enquêteurs examinent de possibles liens entre Hasan et un imam né aux Etats-Unis que les autorités américaines présentent comme un fervent soutien d'Al-Qaïda depuis qu'il a quitté la mosquée de Virginie (est) où il prêchait.
En 2001, Hasan fréquentait la mosquée Dar al-Hijrah de Falls Church (banlieue de Washington), en même temps que cet imam, Anwar al-Aulaqui. Ce dernier aurait eu des liens avec des responsables d'Al-Qaïda, dont deux des terroristes du 11 septembre 2001, précisait le journal.
Dans un message publié lundi sur son site internet, l'imam Aulaqui, installé depuis 2002 au Yémen, a jugé que le militaire américain avait commis un "acte héroïque" lors de la fusillade, selon le centre américain de surveillance des sites internet islamistes SITE.
Le sénateur Joseph Lieberman, président de la commission sur la sécurité intérieure, a indiqué de son côté qu'il ouvrirait une enquête pour déterminer si l'armée a échoué à détecter des signes avant-coureurs qui auraient pu prévenir la fusillade.
Mise en garde des talibans
Les talibans ont mis en garde les Etats-Unis contre de nouvelles fusillades similaires à celle de la base américaine de Fort Hood au Texas dans un communiqué mis en ligne mardi et cité par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE Intelligence.
"Si la politique d'occupation des dirigeants américains se poursuit (...), il est normal que des incidents et des attaques similaires à (la fusillade du) Texas s'étendent au Pentagone et aux autres centres militaires américains", écrit le groupe de la rébellion afghane, qui qualifie de "héros" Nidal Malik Hasan.