La compagnie Aigle Azur a été placée lundi dernier en redressement judiciaire à la suite de difficultés de trésorerie. Son tout dernier vol commercial a atterri samedi peu avant 3h du matin à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle en provenance d'Oran en Algérie.
Créée en 1946, la compagnie française s'était spécialisée ces dernières années dans les liaisons à bas coûts entre la France et le Maghreb. Elle ambitionnait de développer des lignes long-courrier avec deux appareils de grande capacité reçus en 2018, des Airbus A330.
Peu de chance de remboursement
"La situation financière de la société et les difficultés opérationnelles en résultant ne permettent pas d'assurer les vols au-delà du 6 septembre au soir", précise laconiquement Aigle Azur sur son site internet. La compagnie ne pourra dédommager personne ni assurer le rapatriement de voyageurs dont le vol retour a été annulé, une situation courante lors des faillites de compagnies aériennes, dont la cessation d'activité est souvent annoncée au tout dernier moment.
En mars dernier, la compagnie islandaise Wow Air avait ainsi mis la clef sous la porte, laissant 4000 voyageurs en rade et des dizaines de milliers d'autres avec des billets inutilisables.
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Les passagers lésés peuvent se produire dans la faillite en déclarant leurs créances auprès du liquidateur, indique Aigle Azur, qui renvoie vers un formulaire adhoc. De l'avis de la plupart des experts, cependant, les passagers n'ont pratiquement aucune chance de se faire rembourser par ce biais, car ils sont à la fin de la liste dans le degré de priorité des créances. Si le vol a été acheté auprès d'une agence de voyages au sein d'un forfait comprenant un séjour, en revanche, ils peuvent être remboursés par l'agence.
Bâle perd quatre vols
Aigle Azur exploitait 10 appareils (8 Airbus A320 et 2 A330) sur ses lignes au départ de la France vers six villes d'Algérie, mais aussi, notamment, vers Dakar au Sénégal ou encore Bamako au Mali. Depuis l'aéroport franco-suisse de Bâle-Mulhouse, elle volait une fois par semaine vers Alger, Constantine, Oran et Setif.
Les salariés de la compagnie sauront lundi à 12h si la quête d'un repreneur a des chances d'aboutir, car les candidats au rachat doivent se déclarer avant cette date. Le gouvernement français assure travailler d'arrache-pied pour favoriser une solution. Quelques noms de repreneurs circulent, au premier rang desquels Air France, deux de ses anciens dirigeants, ou encore le groupe Dubreuil, propriétaire d'Air Caraïbes.
Agences/Vincent Cherpillod