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Les Russes votent dimanche après une campagne marquée par la répression

Vladimir Poutine a voté dimanche matin à Moscou
Les Russes ont commencé à voter dimanche pour élire leurs représentants locaux. / Le Journal horaire / 25 sec. / le 8 septembre 2019
Les Russes ont commencé à voter dimanche pour élire leurs représentants locaux, après une campagne agitée et une des plus importantes opérations de répression judiciaire contre des manifestants depuis près de dix ans.

Des scrutins municipaux et régionaux ont lieu dans tout le pays, au lendemain d'un échange historique de 70 prisonniers entre la Russie et l'Ukraine, salué unanimement comme un premier pas vers une résolution du conflit qui oppose les deux pays depuis 2014.

>> Lire à ce sujet : Echange historique de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine

Selon les analystes, les résultats du vote seront suivis de près à l'approche des élections parlementaires de 2021 et contribueront à façonner l'avenir politique de la Russie, alors que le président Vladimir Poutine entame sa troisième décennie au pouvoir.

Tous les yeux sont rivés sur Moscou, où les bureaux de vote ont ouvert à 8h locales (7h en Suisse). Près de 7,2 millions d'électeurs sont appelés à élire 45 députés au Parlement de la ville, dominé par le parti au pouvoir, Russie Unie, et qui ne s'oppose jamais aux politiques du maire pro-Kremlin Sergueï Sobianine. Pas un seul candidat ne se présente toutefois officiellement sous les couleurs du parti, dont la popularité a atteint un score historiquement bas.

"Ce n'est pas de la démocratie"

Dans le centre et la banlieue, les Moscovites sont accueillis par des policiers en uniformes blancs, des ballons gonflables aux couleurs de la Russie, des stands de glaces, de thé, de kacha et de saucisses. "Je suis venue exprimer ma position de citoyenne", a déclaré dans la banlieue sud Marina Chiragova, 52 ans, qui travaille dans un hôpital. Sans préciser, elle indique avoir voté pour une femme.

Des manifestations quasi-hebdomadaires ont eu lieu cet été pour protester contre l'éviction de candidats de l'opposition à l'élection du Parlement local. La jeune avocate Lioubov Sobol, qui a mené le mouvement de contestation après avoir été exclue de la campagne, a voté près de son domicile au sud de Moscou, accompagnée de nombreux journalistes. "Bien sûr, personne ne veut aller voter, car leurs candidats n'ont pas été autorisés à se présenter", a-t-elle déclaré. "Ce n'est pas de la démocratie".

>> Lire à ce sujet : Près de 50'000 personnes ont défilé à Moscou pour des élections libres

2700 arrestations lors des manifestations de l'été

Pour la plupart non autorisées, ces manifestations ont donné lieu à près de 2700 interpellations, du jamais vu depuis la vague de protestations de 2011-2012 qui avait précédé le retour de Vladimir Poutine à la présidence après un mandat de Premier ministre. Les autorités ont brièvement emprisonné pratiquement tous les candidats d'opposition voulant participer au scrutin moscovite.

>> Plus de détails à ce sujet dans l'émission Forum du 26 juillet dernier :

Une manifestation de soutien aux candidats d'opposition en Russie qui n'ont pas été autorisés à se présenter aux élections municipales. [Keystone - Anatoly Maltsev / EPA]Keystone - Anatoly Maltsev / EPA
Réactions fermes du pouvoir en Russie contre les candidats protestataires / Forum / 2 min. / le 26 juillet 2019

L'opposant Alexeï Navalny, 43 ans, a appelé les Moscovites à "voter intelligemment" en soutenant ceux qui sont les mieux placés pour battre les candidats affiliés au pouvoir. La plupart d'entre eux sont communistes. Les bureaux de vote seront ouverts jusqu'à 20h locales.

ats/vic

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Campagne controversée à St-Pétersbourg

En dehors de Moscou, la campagne pour l'élection du gouverneur de Saint-Pétersbourg a été parmi les plus controversées, le Kremlin soutenant le très impopulaire gouverneur sortant, Alexandre Beglov.

En tout, plus de 5000 élections ont lieu dans le pays ce dimanche. Les Russes vont élire 16 gouverneurs régionaux et les parlementaires locaux de 13 régions, dont la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.