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Pékin s'oppose à une rencontre Obama-dalaï-lama

La conférence a pour but de faire dialoguer Chinois et Tibétains.
Le dalaï-lama était à Genève en 2009 pour dialoguer avec les Chinois.
La Chine a mis en garde Washington mardi contre une éventuelle rencontre entre le président américain Barack Obama et le dalaï-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains. Après les ventes d'armes américaines à Taïwan, cette nouvelle affaire "minerait sérieusement" les relations Chine-Etats-Unis.

"Nous sommes fermement opposés" à une telle rencontre, a déclaré
à la presse un responsable officiel, alors que le dalaï-lama doit
se rendre à partir du 16 février aux Etats-Unis.



Alors que les relations bilatérales traversent actuellement une
phase de turbulences, notamment en raison de ventes d'armes
américaines à Taïwan (lire ci-contre), Zhu Weiqun,
un responsable d'une organisation sous l'égide du Parti communiste
chinois, a estimé qu'une telle visite "minerait sérieusement les
fondations politiques des relations sino-américaines".



"Si le dirigeant américain choisit à ce moment-là de rencontrer le
dalaï-lama, cela va certainement menacer la confiance et la
coopération entre la Chine et les Etats-Unis", a dit le responsable
du Département du travail du front uni, en charge des négociations
avec les Tibétains.

Les Tibétains tempèrent

Le gouvernement tibétain en exil a rejeté mardi la mise en garde
de Pékin à Washington, jugeant qu'il n'y avait "pas de raison" pour
que Barack Obama craigne une éventuelle entrevue.



"De notre point de vue, nous avons le sentiment que le rôle des
Etats-Unis est de faciliter un dialogue juste et honnête entre les
émissaires du dalaï-lama et le gouvernement chinois", a déclaré le
porte-parole du gouvernement tibétain en exil, Thubten Samphel. "Il
n'y a donc rien de mal à une rencontre entre le président
(américain) et sa Sainteté", a-t-il affirmé.

Le Tibet, une "affaire intérieure"

La Chine proteste rituellement
avant chaque entretien prévu entre le chef spirituel des
bouddhistes tibétains, qu'elle accuse de séparatisme, et des
dignitaires étrangers. Le dalaï-lama doit se rendre aux Etats-Unis
pour une visite de dix jours qui débutera par Washington. Un
entretien avec le président Obama n'a pas été confirmé.



Zhu Weiqun a par ailleurs souligné que le dialogue avec les
envoyés du dalaï-lama la semaine dernière en Chine avait mis en
lumière de "profondes divisions" entre les deux parties sur le
statut du Tibet, région de l'ouest de la Chine. Pékin avait indiqué
lundi avoir réaffirmé aux représentants du dalaï-lama son refus de
toute concession sur la souveraineté chinoise au Tibet.



"Les intérêts nationaux (de la Chine) sont inviolables et il n'y
pas de place pour des discussions sur les questions de souveraineté
nationale et territoriale", a déclaré le gouvernement, cité par
l'agence Chine Nouvelle.



Mardi, Zhu Weiqun a aussi souligné que "les relations entre le
gouvernement (chinois) et le dalaï-lama faisaient totalement partie
des affaires intérieures chinoises". "Nous nous opposons donc à
toute tentative étrangère d'interférer dans les affaires
intérieures de la Chine en prenant le dalaï-lama pour excuse",
a-t-il lancé.



agences/sbo

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Les ventes d'armes à Taïwan et l'affaire Google

Cet avertissement intervient juste après que la Chine a dénoncé la vente d'armes américaines à Taiwan comme "une ingérence grossière" des Etats-Unis dans ses affaires intérieures.

Le gouvernement chinois a été ulcéré par la conclusion annoncée vendredi entre les Etats-Unis et Taiwan d'un contrat de plus de 6,4 milliards de dollars, pour vendre des armements américains à l'île considérée comme rebelle par Pékin.

Il a aussitôt suspendu ses échanges militaires avec les Etats-Unis et annoncé des "sanctions appropriées envers les compagnies américaines impliquées".

La réaction de la Chine est "regrettable", a jugé mardi à Singapour Bruce Lemkin, sous-secrétaire adjoint de l'US Air Force chargé des affaires internationales.

Les relations sino-américaines, régulièrement éprouvées par des querelles commerciales, étaient déjà tendues après la polémique déclenchée le mois dernier par le géant américain de l'internet Google qui a dénoncé attaques informatiques et censure locale.

Obama en direct sur YouTube

Le président américain Barack Obama est devenu lundi le premier locataire de la Maison Blanche à converser avec ses électeurs sur YouTube.

La Maison Blanche a expliqué que cette session était une façon de rendre l'administration américaine plus interactive avec la population.

C'est une autre manière de communiquer avec les électeurs, une adaptation des causeries au coin du feu de Franklin Delanoe Roosevelt aux technologies de notre époque. Le président Roosevelt s'exprimait à la radio.

L'entretien sur YouTube a permis au président Obama de réaffirmer des thèmes de son Etat de l'Union, un discours annuel qu'il a prononcé la semaine dernière.

Au programme, la couverture santé, les baisses d'impôts destinées à encourager la petite entreprise, et les aides pour éviter aux propriétaires endettés de perdre leurs maisons. Mais aussi un peu de politique étrangère, avec la fermeture de Guantanamo et le Soudan.

Lundi, le président a passé 40 mn à discuter en ligne depuis la bibliothèque de la Maison Blanche, répondant à une douzaine de questions parmi les 11'000 qui lui avaient été adressées. La présidence précise qu'il n'a pas choisi ses questions, et qu'il répondait en direct.