Après une étape à Shanghai lundi où il a rencontré des étudiants
pour sa première visite dans le pays asiatique, Barack Obama a
affirmé mardi que les Etats-Unis et la Chine, les deux plus grands
pollueurs de la planète, travaillaient ensemble pour "obtenir un
succès" à Copenhague.
Faisant état de "progrès" sur la question du réchauffement
climatique dans ses discussions avec le président Hu, Barack Obama
a déclaré que "sans les efforts à la fois de la Chine et des
Etats-Unis, les deux plus gros consommateurs et producteurs
d'énergie, il ne peut y avoir de solutions", dans une déclaration à
la presse.
"Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que chacun de nous
prendrait des actions de réduction significatives (de leurs
émissions de gaz à effet de serre, ndlr) et respecterait ces
engagements", a-t-il ajouté, sans fournir de précisions.
"Notre but (...) n'est pas un accord partiel ni une déclaration
politique, mais plutôt un accord qui couvre toutes les questions
dans les négociations et ait un effet immédiat", a-t-il souligné.
De nombreux pays attendent des initiatives des 1ère et 3ème
puissances économiques mondiales à la conférence sur le climat
prévue du 7 au 18 décembre.
Repousser le protectionnisme
Sur un des principaux dossiers litigieux, le commerce, le
président chinois Hu Jintao a affirmé que les deux pays devaient
repousser la tentation du protectionnisme, dans le contexte de la
crise économique et souligné que Pékin et Washington avaient
réaffirmé leur volonté de continuer à travailler ensemble pour
"résoudre de manière appropriée leurs divergences économiques et
commerciales".
Au plan commercial, les relations bilatérales se sont tendues ces
derniers mois avec une série d'enquêtes anti-dumping lancées de
part et d'autres, ou de taxes douanières, comme celles décidées par
Washington contre les pneus chinois importés, vivement dénoncées
par Pékin.
La Corée du Nord et l'Iran
Sur le plan international, les deux présidents ont appelé à une
reprise des négociations sur le dossier nucléaire nord-coréen que
Pyongyang a abandonnées en avril. "Nous sommes d'accord pour une
reprise des négociations à Six dès que possible", a déclaré Barack
Obama.
La Corée du Nord a claqué en avril la porte de ces discussions à
six (Etats-Unis, deux Corées, Chine, Russie, Japon) sur l'arrêt de
son programme nucléaire. Elle s'est cependant déclarée prête, début
octobre, à reprendre les tractations entamées en 2003, à condition
d'avoir au préalable un dialogue bilatéral avec les
Etats-Unis.
Quant au dossier nucléaire iranien, les deux pays ont mis en garde
l'Iran. Les Etats-Unis et la Chine ont averti l'Iran qu'il devrait
assumer "les conséquences" d'un blocage sur la question de son
programme nucléaire, a déclaré Barack Obama. La Chine est
traditionnellement très réticente à des sanctions contre l'Iran et
préfère la diplomatie.
agences/sbo
La question sensible du Tibet
Le président américain Barack Obama a déclaré à son homologue chinois Hu Jintao être favorable à une reprise rapide des discussions entre Pékin et des représentants du dalaï-lama. Cette volonté de voir renouer le dialogue entre Pékin et le chef spirituel des Tibétains a été rapportée mardi par un haut responsable américain.
«Nous avons relevé que, tout en reconnaissant que le Tibet fait partie intégrante de la République populaire de Chine, les Etats-Unis soutiennent une reprise prochaine du dialogue» entre représentants du dalaï-lama et Pékin a déclaré Barack Obama.
Le dalaï-lama est considéré par le gouvernement chinois comme un dangereux séparatiste, une accusation rejetée par le lauréat du prix Nobel de la paix qui revendique une large autonomie pour la région du sud-ouest de la Chine.
La courbette critiquée du président
Certains commentateurs conservateurs américains ont critiqué le président américain qui s'est incliné face à l'empereur du Japon ce week-end, accusant Barack Obama de s'être prosterné devant un dirigeant étranger.
Barack Obama a salué l'empereur Akihito, alors que son père avait ordonné le bombardement de Pearl Harbor, soulignent quelques observateurs. Cette inclinaison de presque 90 degrés accompagnée d'une poignée de main, un mélange non conforme à l'étiquette de la cour nipponne, ne passe pas outre-Atlantique.
Des républicains de l'université du Connecticut ont mis en ligne une galerie de photos montrant les autres dirigeants mondiaux serrer la main dudit monarque sans s'incliner. Andrew Malcom, du «Los Angeles Times», se demande dans un blog jusqu'à quelle bassesse le président américain est disposé à aller.
Dick Cheney avait salué le même empereur le dos droit, et MacArthur avait rencontré son père Hirohito, incarnation de la défaite du Japon, les mains sur les hanches.
Pourtant, il y a des précédents. En 2005, George W. Bush avait été raillé pour avoir tenu la main du prince saoudien Abdullah, un signe d'amitié au Moyen-Orient. En 1994, Bill Clinton s'était presque incliné devant le même Akihito, et le New York Times l'avait jugé obséquieux.
Richard Nixon, lui, avait salué de la même manière en 1971 l'empereur honni Hirohito, comme en témoignent des photos d'époque.