"Les nouvelles ne sont vraiment pas bonnes: la concentration de
gaz à effet de serre continue d'augmenter et même à un rythme un
peu plus rapide", a indiqué le secrétaire général de l'OMM, Michel
Jarraud en exposant devant la presse les dernières données collectées par
l'agence onusienne.
Scénario pessimiste
Cela "confirme la tendance à une augmentation exponentielle",
s'est-il alarmé en estimant: "nous sommes de fait plus près du
scénario pessimiste" envisagé par le Groupe international d'experts
sur le changement climatique (GIEC). "Il faut agir le plus vite
possible", a-t-il lancé.
La concentration de CO2, le principal gaz à effet de serre
d'origine humaine, a augmenté de 38% depuis 1750 et a contribué
depuis lors pour 63,5% à l'accroissement de l'effet de serre
atmosphérique, selon les mesures de l'OMM. Cette contribution est
même passée à 86% au cours des cinq dernières années.
Le méthane en augmentation
Le méthane, dont la concentration était restée stable de 1999 à
2006, a "nettement augmenté en 2007 et 2008" sans que les causes de
cet accroissement soient clairement établies.
Ce qui est sûr en revanche, c'est qu'environ 60% des émissions de
ce puissant gaz à effet de serre sont d'origine humaine (élevage de
ruminants, riziculture, exploitation des combustibles fossiles,
décharges, combustion de la biomasse...).
Par ailleurs, si les CFC nuisibles à la couche d'ozone
(chlorofluocarbure) "voient leur concentration diminuer lentement"
grâce à leur bannissement par le Traité de Montréal, celles des gaz
de substitution "augmente rapidement" et ont contribué pour 8,9% à
l'accroissement de l'effet de serre entre 2003 et 2008.
"Mettre la barre le plus haut possible"
Commentant ces chiffres, le
secrétaire général de l'OMM Michel Jarraud a déclaré: "Il faut
mettre la barre le plus haut possible à la conférence de
Copenhague". Il ne s'attend "ni à un succès complet, ni à un échec
complet". "Moins les résultats de Copenhague seront ambitieux, plus
le coût de l'adaptation au changement climatique sera important,
notamment pour les pays en développement", a-t-il affirmé.
Le secrétaire général de l'OMM a appelé à faire le maximum pour
obtenir un bon accord à la conférence de Copenhague. Il prévoit en
même temps qu'il "faudra continuer à se battre après Copenhague
pour obtenir des réductions plus fortes des émissions et clarifier
les aspects financiers".
Le doute écarté
Il a écarté les rumeurs visant à disqualifier le travail des
scientifiques et à semer le doute. "C'est comme si aujourd'hui on
voulait encore faire croire que la terre est plate", a-t-il dit.
"Le recul des glaciers, de la banquise, le changement de régime des
précipitations, les événements extrêmes plus fréquents ne sont pas
des hypothèses, ce sont des faits scientifiques", a ajouté Michel
Jarraud.
Certes, a-t-il remarqué, la planète a toujours connu des
changements de climat, mais ils se sont produits au cours de
dizaines de milliers d'années. "Ici, nous sommes confrontés à un
changement climatique qui se produit en une centaine d'années,
voire moins", a souligné le spécialiste.
afp/ats/mej
Quid du Sommet de Copenhague
Soixante-cinq chefs d'Etat et de gouvernement ont jusqu'à présent confirmé leur participation au sommet sur le climat de Copenhague qui se déroulera du 7 au 18 décembre dans la capitale danoise.
Les 191 pays invités, plus le Danemark, pays hôte, sont censés trouver un accord mondial sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour remplacer le protocole de Kyoto qui arrive à échéance en 2012.
Des doutes ont émergé ces dernières semaines quant aux chances de la conférence de déboucher sur un accord contraignant sur la réduction des gaz à effet de serre et sur l'octroi aux pays pauvres d'un accès aux technologies vertes pour contrer le réchauffement climatique.
L'Union européenne s'est engagée à réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020, et à porter cet objectif de réduction à 30% en cas d'accord mondial.