La demande d'invoquer le Traité interaméricain d'assistance réciproque (TIAR) – aussi appelé Traité de Rio – est venue de l'opposition vénézuelienne après "de récents mouvements belliqueux de l'armée vénézuélienne qui s'est déployée le long de la frontière avec la Colombie", a indiqué Mike Pompeo dans un communiqué retweeté par le président Donald Trump.
Le Venezuela a commencé mardi à déployer 150'000 soldats à sa frontière avec la Colombie pour des exercices décrétés par le président Maduro qui accuse son voisin de "manoeuvrer" pour "déclencher un conflit". Le Venezuela possède 2200 kilomètres de frontière avec la Colombie.
Pour sa part, le président colombien Ivan Duque a dit ne pas céder "à la provocation" et a écarté l'hypothèse d'une intervention militaire.
Le chef de la diplomatie américaine fustige dans sa déclaration "l'influence déstabilisatrice croissante" sur ses voisins du régime socialiste vénézuélien, dont "la politique économique catastrophique continue de générer une crise de réfugiés sans précédent". Selon l'ONU, 3,6 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2016.
La crise "déborde les frontières" du Venezuela
Mike Pompeo souhaite que les pays membres du TIAR, lors de rencontres à haut niveau, "répondent collectivement à la crise urgente qui ravage le Venezuela et déborde de ses frontières, en examinant des options économiques et politiques".
Les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques avec le gouvernement de Nicolas Maduro. Ils reconnaissent le chef de file de l'opposition, Juan Guaido, en tant que président par intérim du Venezuela, tout comme une cinquantaine d'autres pays.
afp/sjaq
Un traité qui comprend l'usage de la force
Le TIAR, également connu comme Traité de Rio, a été adopté en 1947 et prévoit des mesures pouvant aller de la rupture des relations diplomatique jusqu'à l'emploi de la force armée.
Mercredi, une session du conseil permanent de l'Organisation des Etats américains (OEA) a convoqué les dix-neuf pays signataires du TIAR pour une réunion dans la deuxième quinzaine de septembre afin de discuter de "l'impact déstabilisateur" de la crise au Venezuela, qui représente "une menace claire pour la paix et la sécurité" dans cette partie du monde, selon la résolution du Conseil.
Lors de cette cession, l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, les Etats-Unis, le Guatemala, Haïti, le Honduras, le Paraguay, la République dominicaine, le Salvador et le Venezuela – représenté par l'opposition – ont voté pour l'activation de l'organe de consultation du TIAR.
Le Costa Rica, Panama, le Pérou et Trinité et Tobago se sont abstenus. Les Bahamas et Cuba - membre non actif mais qui ne s'est jamais retiré du TIAR - étaient absents. L'Uruguay a estimé que la situation actuelle au Venezuela ne justifiait pas l'activation du traité.