Après cette troisième attaque du genre en cinq mois contre des infrastructures du mastodonte pétrolier, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a affirmé que son pays avait "la volonté et la capacité de faire face et répondre à cette agression terroriste", au cours d'un entretien téléphonique avec le président américain Donald Trump.
Mais ces attaques ont conduit à "la suspension provisoire de la production" sur les deux sites touchés, ce qui représente environ 50% de la production totale d'Aramco. Ces installations temporairement mises à l'arrêt produisent en temps normal 5,7 millions de barils par jour, soit environ 5% de la production mondiale de brut quotidienne.
Condamnation américaine
"Les Etats-Unis condamnent fermement l'attaque d'aujourd'hui contre d'importantes infrastructures énergétiques. Des actions violentes contre des zones civiles et des infrastructures vitales pour l'économie mondiale ne font qu'aggraver les conflits et la méfiance", a pointé la Maison Blanche après cet appel téléphonique entre "MBS" et Donald Trump.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a été encore plus explicite: "L'Iran a lancé une attaque sans précédent contre l'approvisionnement énergétique mondial", a-t-il affirmé.
Revendication des Houthis
Dans un communiqué, les Houthis, faction yéménite soutenue politiquement par Téhéran, grand rival régional de Ryad, ont fait état d'"une opération d'envergure contre des raffineries à Abqaiq et Khurais".
Les Houthis, qui revendiquent régulièrement des tirs de drones ou de missiles contre des cibles en Arabie saoudite, affirment agir en riposte aux frappes aériennes de la coalition militaire menée par Ryad. Celle-ci intervient depuis 2015 dans la guerre au Yémen déclenchée en 2014 par une offensive des Houthis, qui se sont emparés de vastes pans du territoire dont la capitale Sanaa.
L'ONU s'inquiète
L'attaque a été condamnée par plusieurs pays arabes du Golfe et l'Egypte. Dans un communiqué, l'émissaire de l'ONU pour le Yémen Martin Griffiths a jugé "la récente escalade militaire extrêmement inquiétante", appelant "toutes les parties à la retenue" et à "éviter de mettre en danger le processus de négociations engagées par l'ONU".
D'après des experts, les attaques des rebelles yéménites montrent qu'ils disposent d'armes sophistiquées et constituent une menace sérieuse pour l'Arabie saoudite et plus particulièrement pour ses installations pétrolières.
ats/pym