Le taux de participation au premier tour de la présidentielle a atteint 45,02%, a annoncé l'Instance chargée d'organiser les élections.
"C'est un taux acceptable", a estimé le président de cette instance, Nabil Baffoun, qui avait rappelé qu'en 2014, la participation pour le premier tour s'était établie à 64% en fin de journée.
Après une campagne marquée par un regain apparent d'intérêt dans l'unique pays rescapé des printemps arabes de 2011, sept millions d'électeurs étaient appelés à trancher entre 26 candidats pour ce premier tour de la présidentielle. Une forte incertitude régnait en raison de ce nombre élevé de candidats, mais aussi de programmes parfois peu différenciés et d'une scène politique très fragmentée.
"Mais où sont les jeunes?"
Durant les premières heures du scrutin, la moyenne d'âge semblait plutôt élevée dans les bureaux de vote. "Mais où sont les jeunes? Il s'agit de leur patrie, de leur avenir", s'est agacé Adil Toumi, un sexagénaire venu "participer à une fête nationale, une victoire de la démocratie".
Car malgré l'exaspération vis-à-vis de la classe politique, les électeurs sont venus exercer leur droit avec le sentiment de renforcer la jeune démocratie. Des estimations et sondages sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi, mais les résultats préliminaires ne seront annoncés que mardi par l'Isie.
Un défi à venir
A moins qu'un candidat n'obtienne la majorité absolue dès le premier tour, les partis seront ensuite face au défi de préparer simultanément les législatives du 6 octobre et le second tour de la présidentielle, qui devrait se tenir d'ici le 23 octobre.
Le calendrier a été chamboulé par la mort, le 25 juillet, du chef de l'Etat Béji Caïd Essebsi, 92 ans, qui a obligé à anticiper un scrutin initialement programmé en fin d'année. L'épouse de M. Caïd Essebsi, Chadlia Caïd Essebsi, 83 ans, est à son tour décédée ce dimanche, a annoncé en début de matinée leur fils Hafedh.
ats/jfe
Deux candidats anti-système affirment être qualifiés pour le 2e tour
L'homme d'affaires emprisonné Nabil Karoui et l'universitaire indépendant Kais Saied, deux candidats "anti-système", ont affirmé dimanche soir être qualifiés pour le second tour de la présidentielle tunisienne. Ils se basent sur deux sondages convergents.
Ces enquêtes, effectuées par les instituts tunisiens Sigma Conseil et Emrhod, donnent Kais Saied à environ 19%, et Nabil Karoui à environ 15%. Le premier candidat à la magistrature suprême présenté par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, Abdelfattah Mourou, arrive troisième avec 11 à 12%, loin devant le Premier ministre Youssef Chahed, situé entre 7 et 8% selon ces sondages.