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Plainte de familles de femmes et enfants français retenus en Syrie

Les conditions de vie dans les camps syriens, ici celui Al-Hol, sont très difficiles. [Keystone - AP Photo/Maya Alleruzzo]
Des familles de femmes et enfants français retenus en Syrie portent plainte / Le Journal horaire / 21 sec. / le 16 septembre 2019
Une dizaine de familles de femmes et d'enfants français retenus dans des camps kurdes en Syrie ont porté plainte contre le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian pour "omission de porter secours" en refusant de les rapatrier.

Ces plaintes ont été déposées en juillet et en septembre auprès de la Cour de justice de la République (CJR) - seule instance habilitée en France à juger des actes commis par des membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.

La commission des requêtes de la Cour doit désormais se prononcer sur la recevabilité des plaintes.

Assumer pénalement

Les plaignants reprochent au chef de la diplomatie française de refuser, de manière "pesée, volontaire et intentionnelle", de rapatrier ces femmes et ces enfants de djihadistes français retenus dans des camps kurdes en Syrie alors qu'ils sont "en situation de péril". Pour eux, Jean-Yves Le Drian doit assumer pénalement ce choix politique.

"Depuis des mois, les Kurdes n'ont de cesse d'exhorter les Etats à prendre leurs responsabilités et à rapatrier leurs ressortissants", observent les familles dans ces plaintes.

Conditions de vie qui empirent

Jusqu'ici, le gouvernement français n'a accepté de rapatrier des enfants de ces camps qu'au "cas par cas". Après des mois de tergiversations dans un contexte de forte hostilité de l'opinion, Paris a ainsi rapatrié en juin 12 enfants, dont la majorité étaient des orphelins, après cinq rapatriements en mars.

"Cette politique dite du cas par cas vise avant tout à laisser plus de deux cents enfants et leurs mères exposés à des traitements inhumains et dégradants et à un risque de mort imminent", s'alarment les plaignants.

Températures extrêmes aussi bien en été qu'en hiver, manque d'eau et de vivres, épidémies de tuberculose ou encore de choléra, absence de soins: les familles décrivent des conditions qui ne cessent d'empirer dans ces camps, où règne aussi un "climat d'insécurité" croissant.

>> Le sujet de Tout un Monde sur la radicalisation dans les camps :

Des femmes, veuves du groupe Etat islamique, marchent dans le camp de Al-Hol sous la surveillance d'une combattante kurde. [AFP - Bulent Kilic]AFP - Bulent Kilic
Le camp de Al-Hol tente d'éviter la radicalisation des familles de djihadistes: interview de Wassim Nasr / Tout un monde / 10 min. / le 6 août 2019

afp/boi

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