La rencontre entre les deux dirigeants, la première depuis l'arrivée de Boris Johnson à son poste, a servi à "faire le point", ont constaté chacun de leur côté l'exécutif européen et Downing Street.
Jean-Claude Juncker "a rappelé qu'il était de la responsabilité du Royaume-Uni d'apporter des solutions juridiquement opérationnelles qui soient compatibles avec l'accord de retrait", a rapporté la Commission. "De telles propositions n'ont pas encore été faites".
Côté britannique, le rendez-vous a été qualifié de "constructif". "Les dirigeants ont convenu qu'il est nécessaire d'intensifier les discussions", a indiqué Londres, précisant que des réunions étaient désormais prévues "sur une base quotidienne", entre le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier et le ministre du Brexit Stephen Barclay.
Question irlandaise au centre
Malgré les dispositions prises par le Parlement britannique, hostile à un Brexit sans accord, Boris Johnson "a redit qu'il ne demanderait pas un report et retirerait le Royaume-Uni de l'UE le 31 octobre", souligne Downing Street.
La question irlandaise reste au coeur des négociations. L'UE exige que Londres présente des solutions alternatives au "backstop", la clause de sauvegarde inclue dans l'accord de retrait refusé trois fois par le Parlement britannique. Elle doit permettre d'éviter le retour d'une frontière physique dans l'île d'Irlande en gardant le Royaume-Uni dans un "territoire douanier unique".
En prélude à cette rencontre, Boris Johnson avait publié dimanche une tribune dans le Daily Telegraph: "Si nous pouvons faire suffisamment de progrès dans les prochains jours, j'ai l'intention de me rendre au sommet crucial du 17 octobre et de finaliser un accord qui protégera les intérêts des entreprises et des citoyens des deux côtés de la Manche, et des deux côtés de la frontière en Irlande."
afp/gma
"Arrêtez de parler, agissez!"
Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel a exhorté Boris Johnson à agir plutôt qu'à parler pour trouver une solution sur le Brexit, à l'issue d'une rencontre lundi avec son homologue britannique.
"L'heure tourne, arrêtez de parler, agissez", a-t-il dit. Ni la Commission, ni les 27 "n'accepteront à aucun moment d'être responsables pour le bazar dans lequel nous sommes", a ajouté Xavier Bettel lors d'une conférence de presse à Luxembourg à laquelle Boris Johnson ne s'est pas présenté.
S'exprimant sur la télévision britannique à l'issue de la rencontre, Boris Johnson a quant à lui estimé qu'il y avait une "bonne chance d'accord" mais que l'UE devait "bouger".
“Don’t make it like the European Union would be the bad guy not accepting decisions that the UK proposes”
Luxembourg PM Xavier Bettel says the EU is not responsible for the #Brexit “mess we are in at the moment”https://t.co/LSV4ZpunWU pic.twitter.com/rEmq5gibiH
— BBC Politics (@BBCPolitics) September 16, 2019
Le "Backstop" irlandais
L'Irlande possède la seule frontière terrestre de l'Union européenne avec le Royaume-Uni. C'est le pays qui souffrirait le plus d'une sortie britannique sans accord de l'Union européenne. Economiquement, mais aussi politiquement. Car les accords du Vendredi saint en 1998 ont à la fois mis fin à trois décennies de guerre civile entre unionistes et républicains ainsi qu'aux contrôles le long de cette frontière de 500 kilomètres.
Le "backstop" prévoit une union douanière minimale et accorde un statut particulier à l'Irlande du Nord si aucune solution n’est trouvée pour éviter le rétablissement d'une frontière physique à la fin de la période de transition prévue pour le Brexit, en juillet 2020.