"Les décisions de laisser ces avions continuer à voler sont la clef", a affirmé mardi Robert Clifford, dont le cabinet d'avocats basé à Chicago représente des familles de victimes d'Ethiopian Airlines.
"Boeing doit fournir les documents liés à la conception et au développement du 737 MAX, particulièrement sur ce qu'il savait après l'accident de Lion Air du 29 octobre en mer de Java et sur celui d'Ethiopian le 10 mars", a demandé le conseil dans un communiqué.
Par ailleurs, le président démocrate de la commission des transports de la Chambre des représentants du Congrès, Peter DeFazio, a formellement invité le patron de Boeing, Dennis Muilenburg et le chef ingénieur de sa division aviation commerciale, John Hamilton, à venir répondre aux questions des élus le 30 octobre.
S'ils acceptent, ce sera la première fois que des responsables de Boeing s'exprimeront devant les parlementaires qui enquêtent sur ces deux crashs rapprochés et sur les relations entre le constructeur et les autorités de l'aviation civile américaine, qui ont homologué l'appareil.
Deux audiences prévues
Dans les deux accidents le système anti-décrochage MCAS, conçu spécialement pour le 737 MAX, a été mis en cause par les enquêtes préliminaires.
L'avocat a formulé la demande de documents lors d'une audition devant un juge de Chicago, qui a, selon lui, ordonné la création d'un comité chargé de travailler avec Boeing. Deux audiences sont prévues le 28 octobre et le 21 novembre.
L'Agence fédérale de l'aviation (FAA) et Boeing ont indiqué ne pas commenter des demandes judiciaires.
afp/jvia
Nombreuses plaintes
Boeing fait actuellement face à 97 plaintes, les victimes étant originaires de plus d'une trentaine de pays. Les plaignants, qui réclament des centaines de millions de dollars à l'avionneur, affirment que le système de contrôle de vol avait un défaut de conception, mais Boeing rejette ces accusations.
Le constructeur aéronautique a notamment mis en place un fonds abondé à hauteur de 100 millions de dollars pour indemniser les familles des victimes.
Par ailleurs, un panel de régulateurs internationaux, mis en place par la FAA, devrait remettre dans les prochaines semaines un rapport très critique sur les relations entre Boeing et l'autorité, a dit lundi une source proche du dossier. Ce groupe de travail devrait notamment fustiger le manque de transparence dans la procédure d'homologation de nouveaux avions.