L'ayatollah Khamenei a décliné mardi l'offre américaine de rencontrer Donald Trump à New York pour tenter de désamorcer la crise aggravée par l'attaque contre des infrastructures pétrolières saoudiennes, conditionnant une rencontre à une réintégration des Etats-Unis dans l'accord sur le nucléaire qu'ils ont quitté l'année dernière.
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Avec ce dernier refus du Guide suprême iranien de dialoguer, et l'échec de la tentative de rapprochement opérée par la France, des rencontres à haut niveau semblent pour l'heure exclues. Les échanges diplomatiques entre les deux pays sont réduits au strict minimum.
Ce minimum est justement assuré par la Suisse. Depuis presque 40 ans, elle représente les intérêts américains à Téhéran. C'est aussi la Suisse qui sert d'intermédiaire entre l'Arabie Saoudite et l'Iran.
Foad Izadi, professeur de relations internationales à l'université de Téhéran et proche du gouvernement, estime que ce rôle est crucial, en particulier ces jours: "J'espère que l'ambassade de Suisse dit aussi aux Etats-Unis à quoi ressemble l'Iran, car ils n'ont pas d'ambassade à Téhéran." Et le professeur ajoute que même si tous les Iraniens n'apprécient pas leur gouvernement, "ils n'aiment pas Trump et ils n'aiment pas ses politiques et ils n'aiment pas être sous sanctions. Ça c'est un message que les Suisses peuvent transmettre."
Quel que soit le message à transmettre, la Suisse reste donc l'unique canal de communication qui permette d'éviter que la situation ne s'enflamme. Ce fut déjà le cas en juin dernier, lorsque Donald Trump a finalement renoncé à bombarder des sites iraniens.
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Anouk Henry/ebz