"Nous pourrons y installer, selon la profondeur de la zone de sécurité, entre 2 et 3 millions de réfugiés syriens actuellement en Turquie ou en Europe", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'un discours à Ankara.
La Turquie et les Etats-Unis s'efforcent de créer une zone tampon à l'est de l'Euphrate qui séparerait la frontière turque des zones syriennes contrôlées par une milice kurde, appuyée par Washington mais considérée comme "terroriste" par Ankara.
Contours flous
L'un des objectifs de cette "zone de sécurité" pour Ankara est de pouvoir y renvoyer une partie des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie.
Si les troupes turques et américaines ont déjà effectué une première patrouille conjointe dans le nord-est de la Syrie, les contours exacts de la future zone tampon restent flous.
Mise en garde
Lors d'un sommet sur la Syrie qui s'est tenu à Ankara lundi en présence des présidents russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani, Recep Tayyip Erdogan avait déjà évoqué le nombre de 2 millions de réfugiés pouvant y être installés, ajoutant toutefois qu'ils pourraient dépasser les 3 millions si la "zone de sécurité" s'étendait jusqu'à Deir Ezzor et Raqqa, plus au sud en territoire syrien.
Il a par ailleurs mis en garde Washington mercredi, assurant que si la zone n'est pas mise en place dans les deux prochaines semaines, la Turquie mettra en oeuvre ses "propres plans opérationnels".
Moscou accuse Washington
Par ailleurs, la Russie a accusé mercredi les rebelles syriens et les Etats-Unis de bloquer l'évacuation d'un camp de réfugiés dans le territoire sous leur contrôle à Rubkan, dans le sud de la Syrie, où l'ONU a évoqué en juin des conditions de vie "critiques".
Selon Moscou, une opération d'évacuation sous égide de l'ONU doit commencer le 27 septembre à Rukban afin de transférer les milliers de réfugiés restants dans des camps situés en territoire contrôlé par les forces syriennes.
Cette opération est "sur le point de s'effondrer à cause des provocations des rebelles sous contrôle des Etats-Unis", a affirmé le général russe Mikhaïl Mizintsev.
afp/pym