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Indemnisation pour les descendants d’esclaves aux Etats-Unis?

RTSreligion (vidéo) - La dette américaine envers les descendants d’esclaves
RTSreligion (vidéo) - La dette américaine envers les descendants d’esclaves / La Matinale 5h - 6h30 / 2 min. / le 19 septembre 2019
Un thème a pris racine parmi les candidats à l’investiture démocrate aux Etats-Unis: une réparation financière pour les familles de descendants d’esclaves noirs.

Le mouvement a été lancé en avril dernier à l'Université jésuite de Georgetown à Washington. Des étudiants noirs ont décidé de créer un fonds d'indemnisation pour les descendants de 272 esclaves vendus par leur université. Cette vente avait permis, en 1838, de sauver la haute école de la faillite. Ces étudiants ont donc voté pour payer 27 francs de plus par semestre pour soutenir ces familles de descendants d’esclaves, dont la plupart vivent en Louisiane.

Début septembre, le Séminaire de théologie de Virginie, membre de l'Eglise épiscopalienne, a fait de même. Un fonds de 1,7 million de francs a été constitué pour indemniser les descendants d'esclaves qui avaient travaillé sur son campus.

Résonance politique

Le passé esclavagiste des Etats-Unis continue de hanter l'enseignement supérieur. Des universités prestigieuses comme Harvard, Williamsburg ou celle de Virginie ont déjà affronté ce passé en organisant des colloques sur l’esclavage ou en érigeant des monuments. Ce qui est nouveau, c'est qu'on commence à parler d'indemnisation.

Les trois siècles et demi de traite négrière ont laissé des traces profondes. On estime aujourd'hui à 13% la population afro-américaine. Et ce passé peu glorieux émerge dans le débat politique. Des candidats démocrates pour l’investiture de 2020, comme Kamala Harris ou Elisabeth Warren, s'emparent du sujet.

Le débat sort donc des cercles universitaires. Mais des voix se font aussi entendre pour contester la méthode. Si on veut épurer le passé, pourquoi ne pas favoriser la centaine de collèges et d'universités noirs? Ce serait une autre manière de promouvoir une justice réparative…

Bernard Litzler

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