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Benny Gantz veut être à la tête d'un futur gouvernement d'union en Israël

Benjamin Netanyahu, Reuven Rivlin et Benny Gantz (de gauche à droite) se sont serré la main jeudi lors d'une cérémonie marquant jeudi le troisième anniversaire de la mort de l'ancien Premier ministre Shimon Peres. [Keystone/EPA - Abir Sultan]
Benny Gantz et Benjamin Netanyahu veulent tous deux être à la tête du futur gouvernement de coalition en Israël. / Le Journal horaire / 37 sec. / le 19 septembre 2019
Deux jours après des élections législatives qui n'ont pas pu départager les deux rivaux, Benjamin Netanyahu a invité Benny Gantz à former un gouvernement d'union nationale. Ce dernier y est favorable, mais veut la place de Premier ministre.

Répondant à l'invitation inattendue de l'actuel Premier ministre Benjamin Netanyahu, jeudi matin, de former un gouvernement de coalition entre le Likoud et son alliance Kahol Lavan ("Bleu Blanc"), l'ancien général Benny Gantz a déclaré un peu plus tard dans la journée accepter cette idée, mais à condition qu'il le forme lui-même.

"Le parti Bleu-Blanc a gagné, et à l'heure où je vous parle, nous avons 33 sièges, alors que Netanyahu n'a pas obtenu la majorité suffisante pour former une coalition comme il l'espérait", a fait valoir Benny Gantz. "Les Israéliens veulent un gouvernement d'union. Je vais former ce gouvernement avec moi à sa tête", a-t-il poursuivi, avant une réunion avec les cadres de sa formation.

Peu après, Moshe Yaalon, un membre de la direction du mouvement, a ajouté que Bleu Blanc "ne participerait pas à une coalition dirigée par Benjamin Netanyahu".

Les deux camps dos à dos

Résultats des législatives israéliennes d'octobre 2019 après dépouillement de 98% des bulletins. [Wikipedia]
Résultats des législatives israéliennes d'octobre 2019 après dépouillement de 98% des bulletins. [Wikipedia]

Deux jours après les législatives, les résultats encore provisoires créditent le parti Bleu Blanc de Benny Gantz de 26% des voix, soit 33 sièges au Parlement israélien. Le Likoud de Benjamin Netanyahu suit avec 31 sièges. Tous deux sont toutefois très loin de la majorité absolue de 61 sièges sur les 120 que compte la Knesset. De plus, ils ont perdu des sièges par rapport aux résultats des élections d'avril dernier: 2 du côté de Blanc-Bleu et 7 du côté du Likoud, en tenant compte de sa liste commune avec le parti Koulanou pour cette élection.

Même en ajoutant leurs alliés potentiels respectifs, soit des partis religieux et/ou très marqués à droite pour Benjamin Netanyahu, et des formations de gauche ou arabes pour Benny Gantz, le compteur s'arrête, pour l'heure, à 57 pour Bleu-Blanc et 55 pour le Likoud.

Le parti nationaliste antireligieux Yisrael Beiteinu, crédité de 8 sièges, pourrait permettre à l'un ou l'autre camp d'atteindre la majorité absolue s'il s'alliait avec eux. Mais son chef Avigdor Lieberman s'y refuse: il plaide lui aussi pour un gouvernement de coalition Likoud - Bleu Blanc - Yisrael Beiteinu, mais dans lequel les alliés ultrareligieux des deux camps (13 sièges pour la Liste unifiée arabe côté Gantz, 17 avec Shas et l'UTJ côté Netanyahu) seraient exclus.

>> Ecouter le portait d'Avigdor Lieberman dans La Matinale de la RTS :

Avigdor Lieberman pourrait jouer les trouble-fête lors des élections de mardi [Keystone/EPA - Abir Sultan]Keystone/EPA - Abir Sultan
Portrait d'Avigdor Lieberman, dont le parti pourrait devenir le 3ème en Israël après les législatives. / La Matinale / 1 min. / le 16 septembre 2019

Netanyahu entr'ouvre la porte

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu avait surpris le pays en tendant la main à Benny Gantz afin de former un "gouvernement d'union", après avoir plaidé précédemment pour la formation d'une alliance de droite. Ce dernier affirmait encore mercredi que le pays n'avait que deux choix: soit un gouvernement de droite dirigé par lui, soit un "gouvernement dangereux qui repose sur les partis arabes", une attaque indirecte contre Benny Gantz, qui avait promis d'ouvrir des discussions avec les partis arabes dans l'espoir de les pousser à former une coalition.

"A mon grand regret, les résultats des élections montrent qu'il est impossible de former une telle union", a regretté l'actuel Premier ministre. Aux affaires sans discontinuer depuis dix ans, le chef de file du Likoud a laissé entendre qu'il serait prêt à accepter le principe d'une rotation à la tête du gouvernement, comme celle qui a été mise en oeuvre entre 1984 et 1988 par le travailliste Shimon Peres et le conservateur Yitzhak Shamir.

Une place pour deux hommes

Les deux hommes se sont serré la main jeudi lors d'une cérémonie à Jérusalem qui marquait, justement, le troisième anniversaire de la mort de Shimon Peres. Mais la question clé de savoir qui des deux hommes forts sera Premier ministre n'a pas encore fait l'objet d'une discussion entre eux.

Le président israélien Reuven Rivlin doit maintenant décider à qui il confiera la tâche de tenter de former un gouvernement. Il entamera dimanche les consultations pour désigner le futur Premier ministre, ont indiqué jeudi après-midi ses services.

Vincent Cherpillod avec les agences

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