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Toutes les onze secondes, une mère ou son bébé meurent à l'accouchement

Toutes les onze secondes, une mère ou son bébé meurent à l'accouchement. [Keystone - Gaetan Bally]
Toutes les onze secondes, une mère ou son bébé meurent à l'accouchement / Le Journal horaire / 1 min. / le 20 septembre 2019
Selon des statistiques rendues publiques jeudi par l'ONU, une mère meurt en couches ou un bébé à la naissance toutes les onze secondes dans le monde. Si ces drames sont en recul ces dernières années, ce n'est pas le cas partout.

"Dans le monde entier, la naissance est un événement joyeux. Toutefois, toutes les 11 secondes, une naissance devient une tragédie familiale", a commenté la cheffe de l'UNICEF Henrietta Fore. Au total, 2,8 millions de femmes enceintes ou en couches et de nouveau-nés périssent chaque année, principalement en raison des maladies infectieuses, du manque d’accès à l’eau et de l’absence de prise en charge médicale.

La plupart de ces décès seraient donc évitables. "Dans les pays qui fournissent à chacun des services de santé sûrs, abordables et de haute qualité, les femmes et les bébés survivent et prospèrent", a souligné de son côté le chef de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Nombre de décès divisé par deux

Tous deux s'exprimaient à la suite de la publication de deux rapports rédigés par plusieurs agences des Nations unies, dont l'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF). Selon leurs chiffres, le nombre des femmes enceintes ou des nouvelles mamans et des jeunes enfants qui décèdent chaque année a largement reculé.

En environ 20 ans, le décès d'enfants de moins de cinq ans a été divisé quasiment par deux, à 5,3 millions en 2018. Environ la moitié de ces décès sont observés pendant le premier mois, ce qui représente tout de même 7000 nouveau-nés par jour. Quant au nombre des femmes qui décèdent après des complications pendant la grossesse ou l'accouchement, il a reculé de plus d'un tiers. Elles étaient 295'000 en 2017, soit environ 800 par jour.

Selon la directrice exécutive de l'UNICEF, la qualité du personnel, l'eau propre, une alimentation adaptée et des médicaments peuvent contribuer à empêcher tous ces décès. "Nous devons tout faire pour investir dans la couverture santé pour tous", a ajouté la responsable.

Fortes inégalités

Les deux rapports mettent à cet égard en exergue les très fortes inégalités persistantes sur la planète dans l'accès aux services et aux soins nécessaires à une naissance sans danger. L'Afrique subsaharienne est la région la plus affectée. Une femme sur 37 y meurt pendant la grossesse ou l’accouchement, contre 5 sur 100'000 en Suisse. Par rapport à l'ensemble de l'Europe, le taux de mortalité maternelle y est près de 180 fois supérieur.

Les bébés sont eux aussi nettement plus menacés, avec 28 décès de nouveau-nés pour 1000 naissances. En 2018, un enfant sur treize est mort avant l'âge de cinq ans dans cette région, contre un sur 196 en Europe. Selon l'ONU, au rythme actuel, l'objectif de moins de 70 femmes victimes pour 100'000 naissances vivantes sera loin d'être atteint en 2030, comme espéré.

Le taux de mortalité infantile, soit la probabilité de mourir entre la naissance et 28 jours, atteint ou dépasse encore 40 pour mille en 2018 dans trois pays: le Pakistan, la République centrafricaine et le Sud Soudan. [UNICEF]
Le taux de mortalité infantile, soit la probabilité de mourir entre la naissance et 28 jours, atteint ou dépasse encore 40 pour mille en 2018 dans trois pays: le Pakistan, la République centrafricaine et le Sud Soudan. [UNICEF]

Hausses en Syrie et au Venezuela

Malgré le recul global, la mortalité maternelle a augmenté dans 13 pays entre 2000 et 2017. Etrangement, la plus forte hausse en pourcentage (58%) a été observée aux Etats-Unis, où elle a passé à 19 femmes pour 100'000 naissances vivantes. Mais sur des chiffres plutôt bas, la moindre variation peut sembler énorme, rappelle l'OMS.

D'autres hausses sont relevées dans des Etats confrontés à des conflits, comme la Syrie ou le Venezuela, a également relevé l'instance.

ats/vic/cs

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Les maladies infectieuses au premier rang des coupables

À l’échelle mondiale, les maladies infectieuses telles que la pneumonie, la diarrhée et la malaria sont responsables de la plupart des décès chez les enfants qui ont survécu au premier mois de leur vie. Chez les enfants plus âgés, les traumatismes, notamment ceux dus aux accidents de la route, ainsi que la noyade sont des causes majeures de décès et de handicap.

Les décès maternels, eux, sont dus aux complications obstétricales telles que l’hypertension au cours de la grossesse et les hémorragies ou infections au cours de l’accouchement.