Dans plus de 130 pays, des foules immenses de jeunes ont rejoint vendredi la "grève mondiale pour le climat", afin d'exiger des générations au pouvoir des actions contre la catastrophe climatique annoncée. Après l'Asie et l'Europe, c'était au tour des jeunes Américains, New-Yorkais en tête, d'afficher leur soutien à la cause climatique, avec des milliers de manifestants rassemblés près de la mairie de Manhattan dès la mi-journée.
"S'il n'y a encore aucun chiffre officiel sur le nombre des participants à ces manifestations, la jeune Suédoise Greta Thunberg qui a pris l'initiative à l'été 2018 de ce mouvement, s'est réjouie qu'ils soient des millions. "J'espère que cela marquera un tournant pour la société, en montrant combien de personnes s'investissent là-dedans, combien de personnes mettent la pression sur les dirigeants, surtout avant le sommet de l'ONU sur le climat" lundi prochain à New York, a-t-elle déclaré.
Jusqu'aux tréfonds de l'Arctique
Sydney, Séoul, Manille, Bali, Jakarta, Tokyo, Bombay, New Delhi, Peshawar: toute l'Asie-Pacifique s'est mobilisée pour ce "Friday for Future" planétaire. Ils étaient plus de 300'000 en Australie, plus du double qu'en mars, au cours d'un premier mouvement similaire. "C'est notre avenir qui est en jeu", a lancé à Sydney Will Connor, 16 ans. "Nous sommes l'avenir et nous méritons mieux", a renchéri à Bangkok Lilly Satidtanasarn, 12 ans, surnommée la Greta Thunberg de Thaïlande pour son combat contre le plastique. Les adultes "ne font que parler, mais ils ne font rien. Nous ne voulons pas d'excuses".
Le mouvement s'est propagé jusqu'aux tréfonds de l'Arctique, une région qui se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste de la planète. A Longyearbyen, le chef-lieu de l'archipel norvégien du Svalbard, à un gros millier de kilomètres du pôle Nord, environ 80 personnes chaudement emmitouflées ont sillonné les rues derrière des pancartes proclamant "ça chauffe ici" ou "pas cool sans glace".
Plus d'un million en Allemagne
Plus d'un million de personnes, selon les organisateurs, sont descendues dans les rues pour la défense du climat en Allemagne, où les partis de la fragile coalition gouvernementale d'Angela Merkel ont accouché au forceps d'une stratégie pour le climat représentant 100 milliards d'euros d'investissements d'ici à 2030.
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En Suisse, l'organisation Extinction Rebellion a profité de l'occasion pour manifester en bloquant le pont Bessières de Lausanne.
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Nouvel acte le 27 septembre
A New York, cette journée doit donner le coup d'envoi de deux semaines d'actions, avec notamment samedi le premier sommet de la jeunesse sur le climat organisé par l'ONU. Outre Greta Thunberg, 500 jeunes Sud-Américains, Européens, Asiatiques et Africains y sont attendus. Vendredi 27 septembre, une autre grève mondiale coordonnée aura lieu pendant l'Assemblée générale de l'ONU.
Pour avoir une chance de stopper le réchauffement du globe à +1,5°C (par rapport au XIXe siècle), il faudrait que le monde soit neutre en carbone en 2050, selon le dernier consensus de scientifiques mandatés par l'ONU.
ats/vic