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Selon l'Arabie saoudite, 18 drones et 7 missiles ont frappé ses installations

L'Arabie saoudite a montré les dégâts causés par les attaques du 14 septembre dernier [Keystone/AP Photo - Amr Nabil]
L'Arabie saoudite a montré vendredi l'étendue des dégâts sur ses installations pétrolières. / Le Journal horaire / 21 sec. / le 20 septembre 2019
L'Arabie saoudite a montré vendredi l'étendue des dégâts sur ses installations pétrolières attaquées le 14 septembre, insistant sur sa détermination à rétablir rapidement sa production en dépit de la montée des tensions dans la région.

Selon les autorités saoudiennes, 18 drones et 7 missiles de croisière ont été utilisés pour frapper des installations pétrolières dans l'est du royaume. Des incendies y ont fait rage cinq heures durant, a déclaré aux journalistes un responsable du géant pétrolier saoudien Aramco, ce qui a contribué à la réduction de moitié de la production du premier exportateur d'or noir et entraîné une flambée des prix.

18 frappes ont été recensées à Abqaiq (200 kilomètres au nord-est de Khurais), qui abrite la plus grande usine du monde de traitement de brut, selon un autre responsable d'Aramco. Les journalistes ont constaté lors de cette rare visite du complexe énergétique saoudien que d'énormes réservoirs avaient été endommagés, ainsi que des tours de "stabilisation" qui servent notamment à séparer le gaz du brut. "6000 ouvriers sont impliqués dans les travaux de réparation", a indiqué un troisième responsable.

>> Lire à ce sujet : Ryad affirme que l'armement des attaques dans le pays est iranien

L'Arabie saoudite veut hâter les réparations

Au moment de l'attaque, "il y avait plus de 200 à 300 personnes à l'intérieur des installations", a déclaré Fahad Abdelkarim, un directeur d'Aramco, précisant que personne n'avait été blessé. Les dégâts matériels sont considérables: de gros tuyaux en métal ont été déformés par les explosions et étaient éparpillés sur le site.

Malgré l'ampleur des dégâts, Aramco demeure optimiste quant au rétablissement complet de sa production. "Une équipe d'urgence a été constituée pour réparer l'usine, relancer les activités et ramener la production à son niveau habituel", a souligné Fahad Abdelkarim, ajoutant qu'en "moins de 24 heures, 30% de l'usine était opérationnel".

Le directeur affirme que la production sera au même niveau qu'avant l'attaque d'ici la fin du mois, mais des spécialistes jugent cet objectif ambitieux. Le bulletin spécialisé du groupe Energy Intelligence a, ainsi, souligné dans un rapport que certaines réparations nécessiteraient "plusieurs semaines".

>> Ecouter le sujet que l'émission Tout un monde a consacré à la sécurité des installations pétrolières saoudiennes mardi dernier :

Une image satellite des dégâts causés par l'attaque de drône dans l'installation pétrolière d'Aramco en Arabie Saoudite. [AP/Keystone - Planet Labs Inc]AP/Keystone - Planet Labs Inc
Les Saoudiens négligent-ils la sécurité de leurs installations pétrolières ? Interview d’Agnès Levallois / Tout un monde / 9 min. / le 17 septembre 2019

Sanctions "plus sévères que jamais"

Cette visite des installations endommagées était organisée au lendemain d'une tournée du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo dans la région. Ce dernier a semblé vouloir calmer le jeu, affirmant que son pays privilégiait une "solution pacifique" avec l'Iran, à qui les Etats-Unis ont attribué l'attaque. Téhéran nie toujours toute responsabilité et a mis en garde contre une "guerre totale" en cas de riposte américaine ou saoudienne.

Le président américain Donald Trump a néanmoins annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre le système bancaire iranien et notamment contre la Banque centrale, "les plus sévères jamais imposées à un pays", deux jours après avoir évoqué un "durcissement substantiel" de ces mesures punitives.

Agences/vic

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Les rebelles yéménites dénoncent une "escalade"

Les Houthis ont accusé vendredi la coalition menée par Ryad depuis 2015 au Yémen pour soutenir les forces pro-gouvernementales d'une "escalade" à Hodeida, ville stratégique de l'ouest du pays, au lendemain de frappes contre quatre sites des Houthis, les premières depuis le 14 septembre. La coalition avait dit plus tôt y avoir déjoué une attaque au bateau piégé.

Les Houthis continuent d'occuper le port de Hodeida en dépit de l'accord parrainé par l'ONU, qui prévoit la cession du contrôle de cette installation à des forces neutres et un redéploiement des forces autour de la ville.

Le Hezbollah menace

L'Arabie saoudite serait bien inspirée de ne pas entrer en guerre contre l'Iran, car elle serait dans ce cas détruite par les forces de la République islamique, a déclaré vendredi Hassan Nasrallah, le chef de file du Hezbollah libanais.

Soulignant que l'attaque conduite le 14 septembre dernier avait entraîné une diminution de moitié de la production saoudienne de pétrole, il a ajouté: "Votre maison est en cristal et votre économie est en cristal. Comme les villes de cristal des Emirats arabes unis."