Cet appel était une nouvelle tentative d'obtenir l'abandon des
poursuites contre leur client, au motif qu'il n'aurait pas
bénéficié d'une procédure pénale équitable à l'époque des faits, en
1977.
Roman Polanski base son argumentation sur un documentaire ("Roman
Polanski: wanted and desired") diffusé sur la chaîne américaine
HBO, faisant état d'arrangements entre le procureur et le juge
chargés de l'affaire. Le procureur y reconnaît avoir interféré dans
le dossier. Mais il s'est depuis rétracté, et le juge est, lui,
décédé. "Ce qu'a fait le juge fait froid dans le dos", a affirmé
l'avocat du réalisateur pendant l'audience.
Les trois juges californiens ont entendu pendant plus d'une heure
les arguments des avocats du cinéaste et ceux de la victime ainsi
que les procureurs, sans pouvoir statuer. Les magistrats ont
désormais 90 jours pour se prononcer sur la requête.
Rejet en première instance
La requête des avocats de Polanski avait été rejetée en première
instance en mai dernier, en raison de l'absence du réalisateur à
l'audience, le juge estimant qu'il ne pouvait faire valoir ses
droits tant qu'il était en "fuite".
Fin octobre, les avocats de la victime, Samantha Geimer, avaient
réclamé de leur côté à la justice californienne l'abandon des
poursuites à l'encontre du cinéaste, invoquant notamment le
harcèlement de leur cliente par les médias. La procédure est
toujours en cours.
Arrêté le 26 septembre à l'aéroport de Zurich et assigné en
résidence surveillée dans son chalet de Gstaad depuis vendredi,
Roman Polanski attend toujours son éventuelle extradition vers les
Etats-Unis. La Confédération doit se prononcer prochainement sur la
demande américaine.
agences/boi
Relations sexuelles avec une mineure
Roman Polanski, âgé de 76 ans, s'est enfui des Etats-Unis en 1978, avant le prononcé de sa sentence pour "relations sexuelles illégales" avec une mineure de 13 ans.
Il n'est jamais retourné aux Etats-Unis, mais a été arrêté en Suisse en septembre sur mandat américain, alors qu'il devait recevoir un prix au Festival du film de Zurich.
Après plus de deux mois derrière les barreaux, le cinéaste est assigné à résidence depuis vendredi dernier dans son chalet de Gstaad, dans l'attente de son éventuelle extradition aux Etats-Unis, qu'il conteste.