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Nouveaux attentats meurtriers à Bagdad

Ces attentats ressemblent aux attaques d'août et d'octobre, attribués à Al-Qaïda.
Ces attentats ressemblent aux attaques d'août et d'octobre, attribués à Al-Qaïda.
Cinq attentats à la voiture piégée ont frappé différents quartiers de Bagdad, à quelques minutes d'intervalle mardi, selon le ministère de l'Intérieur, faisant 127 morts et 448 blessés. Le ministère du Travail et le nouveau ministère des Finances étaient notamment visés.

Cinq véhicules, dont quatre conduits par des kamikazes, ont
explosé presque simultanément vers 10H25 locales (07H25 GMT) dans
des quartiers de Bagdad, détruisant trois bureaux gouvernementaux,
ravageant un tunnel routier et frappant une patrouille de police,
selon des sources de sécurité.



Parmi les cibles figure le siège provisoire du ministère des
Finances qui avait déménagé à Chorja (centre), après l'attentat du
19 août qui avait ravagé l'ancien bâtiment. L'Institut de
Technologie, le palais de Justice dans le quartier de Mansour
(ouest), le ministère du Travail rue Palestine et l'antenne du
ministère de l'Intérieur à al-Nahda étaient aussi visés.



Ces attaques sont survenues le jour où le Conseil présidentiel se
réunissait avec la commission électorale pour fixer la date des
législatives, les deuxièmes depuis la chute du régime de Saddam
Hussein en 2003 et cruciales pour l'avenir de l'Irak. Prévues en
janvier, ces élections se tiendront finalement le 6 mars.

Quatre kamikazes

"Un kamikaze a pénétré avec un minibus rempli de plastique et de
nitrate d'ammonium sur le parking mitoyen avec le ministère (des
Finances) et s'est fait exploser. De nombreux employés qui avaient
échappé au premier attentat ont péri", a affirmé un policier sur
place.

Dans le quartier de
Mansour, un van GMC conduit par un kamikaze a foncé contre le
palais de justice. "Le kamikaze est arrivé à vive allure (avec son
véhicule) en direction du palais de justice. Les forces de sécurité
ont tiré sur lui mais n'ont pas pu l'empêcher de faire exploser sa
voiture", a affirmé le policier Imad Fadel.



Un kamikaze a fait voler en éclats un bus au-dessus d'un tunnel
routier menant au ministère du Travail. Dans le quartier de Dora,
un kamikaze a fait exploser sa voiture contre une patrouille de la
police devant l'Institut de Technologie, tuant trois policiers et
12 étudiants. On ignore si l'explosion contre l'antenne du
ministère de l'Intérieur dans le quartier Al-Nahda était un
attentat suicide.



Après les attaques, des voitures de police ont sillonné les rues,
qui se sont vidées, appelant leurs collègues à faire preuve d'une
vigilance extrême. Toutes les rues menant aux bâtiments officiels
ont été fermées.

La main d'Al-Qaïda

La planification des attentats ressemble à celle des attaques du
19 août et du 25 octobre contre des symboles du pouvoir à Bagdad
qui avaient fait au total plus de 250 morts. "Ce sont les mêmes
mains noires derrière les attaques d'août et d'octobre qui ont
commis les attentats d'aujourd'hui. Ceux-ci portent la marque
d'Al-Qaïda alliée au parti Baas" dissous de Saddam Hussein, a dit
le porte-parole du commandement militaire de Bagdad, le général
Qassem Atta.



Si les violences en Irak sont clairement à la baisse, les insurgés
parviennent toujours à organiser des attaques particulièrement
sanglantes.



agences/bri

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Décrédibiliser le pouvoir chiite

Après les attaques d'août et octobre qui avaient visé à Bagdad les symboles du pouvoir tels des ministères, les commandants américains ont estimé qu'Al-Qaïda avait changé de tactique en décidant de s'attaquer au pouvoir chiite pour tenter de le décrédibiliser à l'approche des élections.

Les législatives sont cruciales pour l'avenir du pays car elles devraient établir l'échiquier politique pour les années à venir.

Leur tenue dans de bonnes conditions - à une date qui n'a toujours pas été fixée - est aussi essentielle pour l'administration américaine, qui a souhaité accélérer son retrait du pays.

Les troupes de combat doivent avoir quitté l'Irak d'ici août 2010, un prélude au désengagement total fin 2011, selon les termes d'un accord de sécurité signé entre Bagdad et Washington. Quelque 115'000 soldats américains sont actuellement déployés en Irak.

Paris et Londres condamnent

Les attentats ont été condamnés par le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, "avec la plus grande fermeté", se déclarant convaincu que "les Irakiens gagneront le combat contre le terrorisme".

La Grande-Bretagne a aussi condamné les attentats. Cependant, "même si des défis demeurent, il y a eu de vrais progrès dans les domaines de la sécurité, de l'économie, et de la politique en Irak au cours des derniers mois, et nous allons continuer à travailler étroitement avec le gouvernement irakien pour obtenir des progrès", a indiqué un porte-parole.