Le congrès du parti s'est ouvert ce week-end dans la station balnéaire de Brighton (sud de l'Angleterre) en plein déchirement autour du Brexit. Jeremy Corbyn affirme que s'il arrive au pouvoir, son gouvernement organisera un référendum proposant d'un côté une "offre crédible" d'accord de sortie de l'Union européenne, qui inclurait notamment "une nouvelle union douanière" avec l'UE et des garanties sur les droits sociaux et l'environnement, et de l'autre le maintien.
Plus de trois ans après le référendum de juin 2016, le Brexit a déjà été repoussé deux fois. L'échéance est désormais fixée au 31 octobre et le Premier ministre conservateur Boris Johnson veut coûte que coûte sortir de l'UE à cette date, malgré une loi qui lui impose de demander un nouveau report s'il ne parvient pas à conclure un accord dans le mois qui vient.
Poids lourds pour rester
Chez les travaillistes, des poids lourds pressent Jeremy Corbyn de prendre position pour rester dans l'Union européenne, à l'instar de Tom Watson, numéro deux du parti. Il appelle le Labour à soutenir "sans ambiguïté" le maintien dans l'UE lors d'un référendum qu'il souhaite voir se tenir avant même des élections législatives anticipées.
Le leader travailliste de 70 ans souhaite d'abord arriver au pouvoir, puis négocier un accord avec Bruxelles et organiser un nouveau référendum.
Trois motions
Les délégués du parti trancheront lors d'un vote lundi en fin d'après-midi: une motion enjoint au Labour de soutenir "énergiquement" le maintien dans l'Union européenne lors d'un second référendum, une autre, proche de la ligne Corbyn, reporte la décision à un congrès dédié. Une troisième soutient Jeremy Corbyn en soulignant la clarté de sa position et souligne que le parti doit chercher à "surmonter les divisions".
Mais la cote de confiance de Corbyn est la plus basse jamais enregistrée pour un leader de l'opposition au Royaume-Uni, selon un sondage Ipsos MORI publié en fin de semaine dernière. Trois quarts (76%) des sondés sont mécontents de son action.
Sondages peu réjouissants
Les sondages en vue d'élections générales ne sont guère plus réjouissants pour le Labour, très nettement distancé par le Parti conservateur de Boris Johnson. Une étude Opinium / Observer publiée dimanche donne même 15 points d'avance aux Tories, avec 37% d'intentions de vote, contre 22% pour le Labour.
Et seuls 31% des sondés jugent que l'approche des travaillistes est claire, contre 58% pour celle des conservateurs et la ligne de Boris Johnson de quitter quoi qu'il arrive l'Union européenne au 31 octobre. Les Libéraux démocrates (centristes), qui promettent de revenir purement et simplement sur le Brexit sans référendum, arriveraient en troisième position avec 17%.
ats/pym