"Ce sont eux les grands gagnants", déclare Jason Keath, le
fondateur de SocialFresh.com, une société d'organisation de
conférences sur les réseaux sociaux, soulignant que Facebook a
triplé le nombre de ses membres en 2009, qui sont aujourd'hui plus
de 350 millions dans le monde.
"Twitter a énormément grandi" aussi, souligne Jason Keath, passant
de 2 à 4 millions d'utilisateurs en début d'année à une quarantaine
de millions aujourd'hui.
Jack Levin, patron de la société ImageShack, qui a créé
l'application yfrog.com permettant de faire partager photos et
vidéos sur Twitter, estime que "l'influence des téléphones
multifonctions (smartphones) aux Etats-Unis et dans beaucoup
d'autres pays a débouché sur des communications plus faciles, et
Twitter est idéalement placé". Selon sa description, ce site qui
permet de diffuser des messages de 140 caractères "est un
croisement entre la messagerie instantanée et le courriel".
Rôle politique
L'influence de ces outils a
été reconnue au plus haut niveau: en juin le département d'Etat
américain a demandé à Twitter de reporter une opération de
maintenance pour permettre aux opposants iraniens de continuer à
l'utiliser.
Sans compter que ce site est devenu une source d'information,
depuis l'atterrissage d'un avion sur le fleuve Hudson à New York en
janvier jusqu'aux attentats de Bombay et aux manifestations de
Téhéran. "Il y a plein d'informations qui sortent sur Twitter, et
des nouvelles +people+, parce que beaucoup de personnalités
d'Hollywood l'utilisent", souligne Jason Keath.
Les géants actuels de l'internet, Google et Microsoft, ne s'y sont
pas trompés. Après avoir courtisé ces réseaux, ils ont conclu des
partenariats pour intégrer leurs informations à leurs moteurs de
recherche. Les avantages de ces outils de communication n'ont pas
échappé non plus aux responsables politiques ou aux
entreprises.
Quel modèle économique?
Jason Keath s'attend à ce que les fondateurs de Twitter, qui
n'ont pas encore expliqué comment ils comptaient gagner de
l'argent, cherchent à en faire "un outil marketing".
Quant à Facebook, il pourrait devenir un "portail de paiement".
"Il y a tout un débat pour savoir si les internautes seraient prêts
à confier leurs coordonnées bancaires à Facebook", relève le
fondateur de SocialFresh.com, une société d'organisation de
conférences sur les réseaux sociaux.
Si la réponse est oui, "Facebook pourra gérer la plus grande
partie de l'usage d'internet" d'un internaute, en organisant sa vie
depuis ses rendez-vous jusqu'à ses achats.
afp/cab
Une décennie d'innovations
Elle était partie du mauvais pied avec le bug - certes survendu - de l'an 2000. Mais la "décennie numérique", comme l'a baptisée dès 2001 le fondateur de Microsoft Bill Gates, s'est largement rattrapée en révolutionnant l'accès à l'information et le rapport aux machines.
Parmi les innovations qui ont marqué la décennie, on retrouve sans surprise l'iPod, le baladeur d'Apple sorti en 2001, qui "a vraiment révolutionné la manière dont la musique est distribuée", souligne un spécialiste du quotidien The New York Times, David Pogue.
La décennie numérique aura aussi permis aux conducteurs de ne plus jamais se perdre grâce à la démocratisation des GPS.
Si le monde se numérise de plus en plus, il fait également davantage appel aux sens: les écrans tactiles se sont imposés, notamment grâce à l'iPhone, le téléphone intelligent de la marque à la pomme, Apple, encore.
Dotés d'interfaces ergonomiques et d'applications toujours plus nombreuses, les téléphones dits "intelligents" rivalisent désormais avec les ordinateurs portables.
Autre objet à avoir fait sa "mue" numérique: le livre. Lancé en 2007 par Amazon, le Kindle, une interface dotée d'un écran permettant de télécharger et de lire des livres, augure d'un nouveau mode de consommation, sans support papier.
Au cours des dix ans écoulés, internet est aussi devenu participatif: alors qu'à la fin des années 90, créer une page internet relevait du parcours du combattant, la toile s'est progressivement ouverte à tout un chacun - ce que les spécialistes ont appelé le "web 2.0" - avec l'apparition de sites comme Wikipedia en 2001, MySpace en 2003, Facebook en 2004, YouTube en 2005 et Twitter en 2006.