Après une journée éprouvante qui a vu sa décision de suspendre le Parlement à l'approche du Brexit jugée illégale par la Cour suprême à Londres, le Premier ministre britannique s'est livré à New York à une tirade d'une vingtaine de minutes, évoquant un futur dystopique généré par les progrès de l'intelligence artificielle.
Prenant l'exemple des assistantes numériques comme Alexa, il a lancé: "Alexa fera semblant d'être à vos ordres, mais elle vous surveillera, claquera de la langue et tapera du pied".
Algorithmes et espoirs
Devant un public clairsemé, le Premier ministre britannique, anti-conformiste notoire, a suscité rires et étonnement en évoquant des villes "pleines de détecteurs", formant "un environnement urbain aussi aseptisé qu'une pharmacie zurichoise".
"Nous ne savons pas qui décidera comment utiliser ces données, si on pourra confier à ces algorithmes nos vies et nos espoirs. Les machines devront-elles décider, et décider seules, si nous sommes éligibles pour un prêt immobilier, une assurance, une opération chirurgicale?", s'est-il interrogé.
Pique à la France
Boris Johnson s'est aussi demandé si la biologie de synthèse pourrait restaurer des tissus "tel un formidable remède anti-cuite" ou "apporter des poulets sans pattes terrifiants dans nos assiettes", martelant que ces technologies émergentes pouvaient générer "le bien comme le mal".
En même temps, il a dit "rejeter totalement le pessimisme anti-science", et s'est dit "profondément optimiste" que les technologies puissent avoir un effet "libérateur".
Boris Johnson a invité ses auditeurs à un sommet sur ce thème dans la capitale britannique en 2020, sans donner aucun détail. Et en a profité pour vanter les mérites d'une ville dont il fut longtemps maire, soulignant que Londres avait eu un temps "plus de restaurants étoilés au Michelin que Paris". "Les Français ont rapidement repris le dessus, par un procédé dont je ne suis pas sûr qu'il était entièrement honnête", a-t-il ajouté en souriant.
ats/pym
Prométhée et le Brexit
Celui dont les plans pour concrétiser le Brexit ne cessent d'être contrecarrés par le Parlement britannique n'a fait qu'une allusion au chaos politique qui règne au Royaume-Uni.
Evoquant l'image de l'aigle qui ne cesse de venir manger le foie de Prométhée, ce fan de mythologie qu'est Boris Johnson a ajouté: "il n'arrêtait pas de revenir, un peu comme avec le Brexit, si certains de nos parlementaires parviennent à leurs fins".