"On parle beaucoup du fils de Biden et du fait que Biden ait arrêté l'enquête et beaucoup de gens veulent en savoir plus sur le sujet, donc cela serait formidable si vous pouviez vous pencher dessus", dit le milliardaire républicain à Volodymyr Zelensky lors de cet échange le 25 juillet.
Donald Trump propose à cette occasion à son homologue ukrainien de travailler en coopération avec son avocat Rudy Giuliani, "un homme très respecté" et avec le ministre américain de la Justice Bill Barr et précise que les deux juristes vont se mettre en contact avec lui prochainement.
Le fils de Joe Biden au coeur de l'affaire
Hunter Biden, fils de celui qui est l'un des favoris à la primaire démocrate pour 2020, a été membre de 2014 à 2019 du comité de surveillance du groupe gazier ukrainien Burisma, un temps visé par une enquête par corruption. Lui n'a toutefois jamais été inquiété.
Donald Trump accuse Joe Biden d'avoir réclamé en 2015 le limogeage du procureur général ukrainien pour protéger les intérêts de son fils.
Alors vice-président de Barack Obama, le démocrate a bien exigé le départ de ce procureur, mais dans le cadre d'une campagne de lutte contre la corruption menée avec les Européens et les organisations internationales qui, eux aussi, militaient pour le départ de ce responsable accusé d'entraver les réformes.
Les 400 millions d'aide pour l'Ukraine gelés
Quelques jours avant l'appel entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, le président américain a gelé une aide de près de 400 millions de dollars, destinée à Kiev.
Les démocrates le soupçonnent d'avoir utilisé ce levier pour faire pression sur son homologue afin de nuire à Joe Biden et ont annoncé mardi qu'ils allaient ouvrir une procédure de destitution à son encontre.
Dans son échange, Donald Trump ne mentionne pas cette aide. Il se plaint juste que les Etats-Unis en fasse plus pour l'Ukraine que les Européens.
La conversation soulève toutefois la question d'une autre contrepartie, Donald Trump invitant son homologue à la Maison Blanche, après avoir écouté sa réponse sur sa demande concernant Joe Biden.
"Les Etats-Unis ont été très très bons pour l'Ukraine et je ne dirais pas que ça a forcément été réciproque", déclare-t-il aussi, en assurant que la tentaculaire enquête (aujourd'hui bouclée) sur l'ingérence russe lors de la présidentielle 2016 avait trouvé des ramifications en Ukraine.
Pas de crime d'après le ministère de la Justice
Par ailleurs, selon une information du Washington Post, des officiers du renseignement auraient décidé, après avoir découvert cette conversation, de la transmettre au ministère de la Justice.
Mais celui-ci aurait conclu au moins par deux fois que Donald Trump n'aurait pas commis de crime au cours de cet entretien.
"Protégé" par la majorité républicaine
Pour Hervey Feigenbaum, démocrate et professeur de sciences politiques à l’Université George Washington, Donald Trump reste "protégé par la majorité républicaine au Sénat. Pour lui, "il a peu de chances que la destitution aille jusqu’au bout."
Et de conclure: "Ce genre de procédure est aussi là pour éduquer les gens. Les démocrates se sont sentis obligés de lancer cette procédure car il n’est plus possible d’ignorer les agissements de Donald Trump. Leur espoir, c’est que la procédure incite les électeurs démocrates à voter, qu’ils soient suffisamment enragés par les délits de Trump pour voter."
ats/ther
"Pas de pression" selon Donald Trump
Le président américain Donald Trump a réitéré mercredi ne pas avoir exercé "la moindre pression" sur l'Ukraine après la publication de la transcription d'un échange téléphonique avec son homologue ukrainien.
"Il n'y a pas eu la moindre pression", a déclaré Donald Trump, très remonté, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. "C'est probablement la plus grande chasse aux sorcières de l'histoire américaine (...) C'est une honte", a-t-il ajouté.
Selon le locataire de la Maison Blanche, les médias avaient présenté cet échange téléphonique comme "un échange sorti tout droit de l'enfer", or la transcription démontre, selon lui, qu'il s'agissait d'un "échange anodin".
"Une partie du problème est lié aux fake news (...) Il y a beaucoup de journalistes corrompus", a-t-il poursuivi, à l'issue d'une réunion dans un hôtel new-yorkais sur le Venezuela.